Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Parc-Wattrimont et ses superchieries


Ainsi donc, certains en sont venus à la conclusion que l'affaire d'Arc-Wattripont n'était qu'une vaste supercherie. Ou plus exactement qu'il ne serait strictement rien passé d'anormal à Arc-Wattripont. Nous avons trouvé cela si ridicule que nous avons imaginé un sketch comique qu'il nous a suffi de trois quarts d'heure pour réaliser... Nous sommes donc désolés de sa qualité. ________________________________________
22h30, le 5 janvier 1993, à Parc-Wattrimont, petite localité située dans l'entité de Drames-lez-Enfin, dans le Tournez-y. Le père Buvard constate qu'il n'y a rien d'intéressant à la téloche. Or donc, il organise une petite fiesta, comme il en a l'habitude (normal, à passé soixante ans...) et allons-y, c'est la farandole, le carnaval, la grosse sauterie (c'est une famille nombreuse, ça tombe bien !) et Éric, qui trouvait la soirée barbante, las de se barber, s'amuse en compagnie de sa fiancée, la fille cadette des Buvard.
Accidentellement, ils font tomber quelques bidules qui se cassent par terre. Pas grave, madame est excellente ménagère : elle ramassera ! Au bout d'un certain temps, voyant que tout le monde s'amuse bien, Pèpère téléphone aux services de secours : plus on est de fous plus on rigole, non ? Mais comme dans l'immédiat, seuls deux gendarmes sont disponibles, on fait de son mieux.
Quand ils arrivent, ils voient que la fête bat son plein, le chef de bande porte déjà son casque de chantier (qui lui a permis d'exploser le double vitrage de sa cuisine d'un coup de tête en pleine lambada) alors ils mettent leurs képis et vont tout de suite appeler leurs copains parce que, franchement, on s'éclate ici. D'ailleurs la sono donne à fond, à un point tel que les vitres tremblent "terrible". Par précaution, le premier gendarme a reculé le combi (sinon, la communication radio aurait été mauvaise). Un journaliste, qui passait (déjà) par là par hasard (il allait se chercher des sèches chez le Paki du coin, bien connu des vaches de la région qui habitent les champs bordant la maison) n'a rien compris au "stûût" et il s'en est allé en ramassant un gendarme déjà complètement torché. C'est à partir de là qu'a germé l'idée d'un truc complètement bidon qui aurait très bien complété les œuvres de Jacques Vandewattyne... Mais il ne faut pas oublier qu'en 1993, nous sommes encore en pleine "guerre des polices" et donc, il fallait s'y attendre, la bande rivale arrive peu après, pour flanquer le boxon. A ce moment, ils sont donc une bonne vingtaine dans la maison, c'est tout à fait normal, sauf qu'on se croirait au bal de la police. Devant la maison, un radiesthésiste a été appelé pour surveiller le parking avec son pendule.
On ne pouvait pas se passer de bagarre (il y a toujours une bagarre dans les sorties) mais avec des gendarmes et des policiers, cela n'allait pas être triste ! Il y en a un qui a frappé un autre à grands coups de lit. Riposte immédiate à coups de garde-robe et de table de nuit. Ça se passait à l'étage et une lampe de chevet est tombée dans les escaliers durant la bagarre. Avec tout ce raffut, quelqu'un qui se trouvait au rez-de-chaussée a répliqué en lançant le pot au lait au plafond, ce qui a été mal interprété par un autre flic, lequel lui a balancé le téléphone. C'est de là que vient l'expression: "Allô, quoi ?". Tant qu'on disposait du téléphone, on a appelé Michel Preud'homme pour venir réceptionner le pot au lait vu sa trajectoire bizarre. Mais ce dernier a décliné l'invitation comme d'autres leur latin. (Mais oui, Preud'homme, pas le pot au lait. Quoi que...)
Le reste est indescriptible et se perd dans l'ennui de l'étang. Au matin, tout le monde rentre chez lui tant bien que mal. Certains se trompent de combi, surtout les dalmatiens qui confondent les couleuvres. Vient le moment des comptes-rendus (ou vomis) et, comme on pouvait s'y attendre, le chef n'est pas d'accord. Il n'est pas content du tout et ne croit absolument pas leurs sornettes concernant un certain Paul Tergess. Mais, tout de même, pour sauver la farce devant l'Akamérha, il dira deux ou trois mots de Philomène.
Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que ses hommes allaient y retourner le jour même. Ah ! Ils s'étaient tellement amusés (sauf l'un ou l'autre, embarqué en cure de désintoxication, ce qui devra bien sûr être caché aux médias).
C'est là aussi que certaines versions divergent car d'aucuns prétendent que les programmes télé ne pouvaient pas être nuls deux fois de suite, ce à quoi certains répondent que c'est parfaitement possible, voire durant de bien plus longues périodes - pouvant s'étaler sur des années entières. C'est aussi la raison pour laquelle de très nombreux médias sont alors arrivés, afin de varier leurs programmes en se disant qu'une supercherie vaut bien une super chierie. Mais à l'heure actuelle la science ne reconnaît pas encore le phénomène, raison pour laquelle les services secrets ont tout naturellement envoyé Vladimir Verovacki, de l'université de Belgrade et un ancien chercheur du CNRS, muni de son cintre. En fait, le cintre était truffé de gadgets dignes de James Bond et ça ne pouvait pas se savoir. Jusqu'ici donc, rien d'anormal ne s'était passé, comme on le comprend bien.
Le deuxième jour, papy Buvard (déjà papier bon œil) est un peu fatigué et laisse la place aux jeunes en se contentant d'assurer la sono. Tout se passe bien jusqu'au moment où l'on constate qu'il passe du Vivaldi, ce qui ne plaira pas à ceux qui préfèrent LIDL (ou ceux qui règlent la circulation chez Carrefour). Et c'est reparti pour une bagarre épique et pic et Colégram, Am Stram, Gram !
Mais un homme azerty en vaut deux, ce qui explique qu'on ait appelé un exorciste pour venir filmer la scène (dans la version originale, c'est un gendarme qui filme, mais on comprend mieux désormais que ce n'était pas possible). Comme on s'est d'abord trompé de numéro, le Père Samuel viendra pour rien et on ne lui ouvrira pas la porte. Le voilà donc, alors qu'il s'était cru si fié, demeurant à l'extérieur, piètre clou du spectacle qu'il comptait approfondir. Et comme il ne pouvait y avoir deux Meurant, on se contenta de l'évêque Monseigneur Meurant, qui avait tout de même consulté la grille des programmes avant de venir, par acquis de conscience chrétienne. Malgré tout, il expliqua son afflux sanguin pour qu'on ne le prenne pas pour un vampire. Mais comme il est venu à mobylette, avec sa caméra et ses fiacres et sous-fiacres, cela a pris du taon.
Dans cette course contre le monstre, la découverte de ce taon a permis de découvrir quelle mouche avait piqué Éric et c'est ça qui a décidé l'évêque à l'exhorter (exhausser, exorciser, désossé, biffez la mention inutile). Donc, jusque-là, tout est parfaitement normal.
Entre temps, la cassette vidéo est arrivée chez le Procureur du Roi qui, comme on le comprend, n'a jamais voulu que quiconque puisse voir l'enregistrement. Suite à certains lapsus et difficultés de communication, il a été compris que policiers et gendarmes étaient maintenant obligés de se traire et à partir de là on manque d'informations.
Un éminent professeur ne manque pas de mérite pour avoir complètement débroussaillé la question et compris qu'il s'agissait en fait de psychokinèse récurrente spontanée, un point que ne pouvaient soutenir les plus objectifs pour qui il n'y avait pas photo. Ils se sont basés sur le fait qu'un spécialiss avait passé une nuit seul dans la maison et que rien ne s'était passé. Mais que voulez-vous qu'il se passe dans un dancing si on est seul et qu'on vient un jour de semaine pendant la période des congés annuels ?
Ils ont aussi demandé l'avis du garde shampooing dont on ne pouvait que s'attendre à quelque chose de tiré par les cheveux. C’est comme ça que les choses ont commencé à tomber à l'eau. Surtout qu'à ce moment-là, il prenait sa douche. On croyait donc que c'était la goutte qui faisait déborder la vase mais il est bien connu, surtout en Belgique, qu'après le bon temps vient l'appui de fenêtre. On comprend donc maintenant mieux que le propriétaire n'ait pas bougé. Il ne voulait pas se mouiller dans cette affaire ! Encore moins lorsqu'on lui a parlé d'une affaire de trou dans un lit, ce dont sa pudeur chrétienne lui interdisait de parler.
Par la suite, quelques personnes ont essayé d'en savoir plus et ont évoqué les champignons qui hallucinent Eugène mais personne ne portait ce prénom. On a prétendu que l'exorcisme était bidon, mais on n'a jamais découvert le bidon non plus (en fait, ce dernier avait été emporté par Lance Armstrong, venu en pèlerinage en mémoire des premiers pas de l'homme sur la Lune et comme les finances communales étaient insuffisantes pour lui ériger un monument, quelques gamins du coin lui ont fait un agroglyphe, parce que les fleurs c'est périssable). Les câbles électriques ont été examinés par des gens qui n'étaient pas au courant. En sous-sol, on a découvert une base extraterrestre et là, on s'est dit que - peut-être, on tenait la solution de l'énigme - mais ce n'était évidemment pas possible, d'une part car cela n'avait aucun rapport avec la fête qui avait eu lieu là en 1993, d'autre part parce que Patrick Maréchal n'avait encore rien révélé à propos de Petit-Rechain.
Depuis, il y a eu de nombreuses apparitions mariales à Parc-Wattrimont, mais personne n'est venu car tout le monde avait peur de se faire traiter de doux dingue. On croyait à une intervention du Pape mais on a eu qu'une bulle. En 2011, quand le CERPI a voulu reprendre l'enquête à zéro, une grande marque de sodas s'est interposée pour concurrence déloyale. Un arbitrage a été demandé mais le fait que ce soit un judoka qui s'en occupe a prêté à confusion (il avait tranché par "koka" - soit : un avantage en termes d'arbitrage de judo). Et puis, quand le président du CERPI a demandé aux propriétaires : "pouvons-nous nous occuper de votre cas ?", les octogénaires, devenus un peu durs d'oreille, ont mal compris.
Ils ont compris : "pouvons-nous nous occuper de Vodka"?
Et on s'étonne que l'information passe mal ?
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Épilogue à rythme

Donc, on l'a facilement vu, l'affaire de Paul Tergess de Parc-Wattrimont n'est qu'une super chierie. Rien ne tient debout dans cette histoire, même pas les garde-robes ! Ni les gardes shampooing. Mais prenez garde à vous car si vous vous avisiez de penser autrement des guignols de l'info pourraient vous traiter de marionnettes ! Sur ce plan, au moins, ils ont toutes les ficelles.
(Extrait du théâtre de Buvard)