M. Vanbockestal
termine Kluisbergen !
16/05/2010
Pour
ceux qui s'inquiètent de la santé du leader du CERPI (si ! si ! Il y en
a !) voici les dernières nouvelles, (sans aucun rapport ou alors
vraiment très lointain et indirect avec les objectifs du groupement,
quoi que...)
Ce dimanche 16 mai 2010
avait lieu la 39ème "Omloop Kluisbergen", une marche très réputée
parcourant une bonne partie des Ardennes flamandes. Cette
manifestation résolument sportive présente incontestablement de nombreux
attraits, car il n'y a pas que le sport... Dans une très bonne
organisation (typiquement flamande) appuyée de nombreux sponsors,
plusieurs distances sont proposées aux participants qui peuvent donc
mesurer leur condition physique sur 8, 15, 25 ou 50 km. Pour les
plus aguerris, il y a même une possibilité de faire deux fois les 50 km
(en deux jours tout de même !) Sur le trajet, on trouve toutes
sortes de postes de ravitaillement (eau pétillante additionnée de
vitamines, café, sandwiches aux œufs et lard, biscuits, bières d'abbaye)
ou diverses animations : mur d'escalade et descente en harnais grâce à la
Défense (incarnée ici par le 1er para de Diest), démonstrations de
fauconnerie, bassins de natation, etc. Pour couronner le tout, la
région est réellement magnifique, boisée et vallonnée à souhait (nous y
reviendrons). Mais, on s'en doute, c'était surtout l'aspect sportif
qui intéressait M. Vanbockestal, non pas par simple loisir mais bien par
réelle nécessité médicale.
Le programme de la
journée était à la fois simple et des plus ardus. Pas question de
présumer de ses forces ou de faire le fanfaron sur une épreuve aussi
dure que Kluisbergen. Les 50 km (et a fortiori les éventuels 100 Km)
sont à programmer pour l'année prochaine en mettant les choses au mieux.
Pour ce week-end, les 25 km faisaient déjà figure d'épouvantail !
Pour ceux qui n'auraient aucune idée de ce qu'est Kluisbergen, il est
nécessaire de rappeler que cette marche est réputée non seulement pour
la beauté de ses paysages et panoramas, mais aussi pour sa difficulté.
Ou plus exactement pour "ses" difficultés. Les marcheurs doivent
en effet se mesurer à quatre collines qui obligent bien souvent les
coureurs cyclistes du Tour de Flandres à descendre de bicyclette, des
côtes particulièrement raides donc, parsemées soit de cailloux pointus
soit de méchants pavés. Il s'agit d'autant de monstres qui portent
les noms de Patesberg, Oude Kwaremont, Waaiberg et bien sûr : Kluisberg.
Evidemment, cela n'a rien à voir avec la montagne proprement dite, mais
l'effort à fournir pour venir à bout de cette marche est réellement
important. Au point que les abandons ne sont pas rares !
Il n'y a bien sûr pas que des montées. C'est logique puisqu'il
s'agit d'un circuit qui revient donc à son point de départ : il y a
forcément autant de descentes ! Mais avec l'expérience, on sait que
ces descentes sont tout aussi éprouvantes que les montées, si pas plus !
Ce qui est sûr en tous cas, c'est que les jambes souffrent, que le cœur
monte fameusement dans les tours et que la ligne d'arrivée est vécue
comme un accès au paradis, une délivrance !
M.
Vanbockestal raconte :
"...Ce n'est pas la
première fois que je fais Kluisbergen. J'ai déjà fait deux fois
les 50 km dans le passé, mais cela remonte à une vingtaine d'années.
A cette époque je ne manquais pas d'entraînement et je faisais mon
marathon toutes les semaines. Les choses sont loin d'être aussi
évidentes à 52 ans, avec pas mal de kilos en plus et l'entraînement en
moins. Ce n'est pas tout à fait exact puisque j'ai participé à
quelques autres marches avant celle-ci, histoire de se remettre en
jambes. Mais je savais bien que ces 25 allaient être une rude
épreuve ! 5 km à Kluisbergen, c'est un peu comme le bout du monde !
C'est un peu ce qui me manquait puisque les précédentes marches ne
faisaient "que" 20 ou 21 km.
Nous avons d'ailleurs eu une petite surprise en consultant les relevés
topographiques : en réalité la marche faisait 26.6 km. La
différence n'est pas énorme sur le papier, mais sur le terrain je peux
vous garantir que c'est autre chose !..."
NDLR : Et M. Vanbockestal oublie de préciser
qu'il portait, en plus, un sac à dos ainsi qu'un autre en bandoulière,
avec des gourdes et d'autres objets.
"...Dès le départ, nous
avons été fixés sur ce qui nous attendait. Cela a commencé tout de
suite par une pente très, très escarpée qui nous a pris à froid.
C'est à ce moment que l'on regrette amèrement toutes les cigarettes que
l'on a pu fumer ! Après cela, on a eu un moment de répit jusqu'au
premier poste de ravitaillement. Nous avons même été surpris
d'avoir déjà parcouru près de 7 km. On est repartis le cœur léger.
Mais les trois côtes suivantes ont bien failli avoir raison de mon
endurance... et ce n'était pas fini ! Au sommet du Oude Kwaremont,
cela commençait à faire furieusement mal de partout et pourtant il y
avait encore le Patesberg ! Et comme les organisateurs ont plus
d'un tour dans leur sac, ils ont eu la bonne idée de nous faire terminer
par une descente vertigineuse. C'est là que l'on se rend compte
que même celles-ci sont douloureuses et éprouvantes, surtout pour les
personnes en surpoids. Le cœur n'éprouve aucune difficulté mais
les muscles des mollets et des cuisses frôlent le point de rupture.
Or, toute chute serait catastrophique et ne se terminerait que quelques
centaines de mètres plus bas !
A la fin du parcours, mon fils et moi nous sommes payés le luxe de rater
l'arrivée et nous avons poursuivi jusqu'au village, bien plus bas.
Quand nous nous sommes aperçus de notre erreur, il ne restait plus qu'à
tout remonter, mais avec les 26.6 km dans les jambes ! Cerise sur
la gâteau, après les formalités de l'arrivée, pour rejoindre le parking,
il fallait encore remonter toute la côte que nous venions de descendre.
Ces détours forcés et cette descente vertigineuse m'ont littéralement
"cassé comme je ne l'avais jamais été. J'ai perdu 3 kilos dans
l'aventure, pour donner une idée de la dépense énergétique. Quand
j'ai enlevé mon bandeau frontal, on pouvait très facilement le tordre :
on aurait recueilli un verre de transpiration ! A côté de cela, mon
fils Jonathan (15 ans) se portait comme un charme. Il n'avait pas
souffert le moins du monde. C'est beau la jeunesse !
Je ne sais pas si je pourrai un jour revenir à mon niveau d'antan, après
tant d'années. Je ferai tout ce que je peux pour y arriver, mais
il y a encore du travail ! Une arme à double tranchant réside dans
le fait que je ne le fais plus ici pour le plaisir du sport uniquement,
mais bien parce que j'y suis obligé médicalement. Mais ils ont
beau dire, les docteurs ! On ne fait plus à 52 ans ce que l'on
faisait à 25, du moins pas sans une longue préparation et avec une
surveillance attentive. C'est que les muscles en prennent un
solide coup, mais le cœur aussi !
Pour en revenir au
fiston, qui s'est comporté comme un athlète, je ne résiste pas au
plaisir de vous livrer la plaisanterie qu'il m'a sortie tout à la fin,
quand nous sommes revenus au parking et que j'étais épuisé, au bout du
rouleau : "Tu m'as fait penser au loup dans Merlin l'enchanteur !"
Et j'ai trouvé l'extrait de ce dessin animé sur Dailymotion. Si
vous voulez comprendre, regardez surtout la fin et particulièrement le
loup dans la montée !"
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