Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Étude sur les orbes (suite)


Nous ne vous le cacherons pas, les théories spirites et autres sont très vivaces. Elles ont la vie dure et ne s'embarrassent guère des objections. A chacune de celles-ci se dresse une contre objection, une riposte, si bien que le combat ne cessera que faute de combattants, à partir du moment où toutes les possibilités d'explications par le surnaturel ou le paranormal seront épuisées, décortiquées, démantibulées. Rappelons toutefois ici que notre but ne réside pas dans la destruction de ces théories spirites, extraterrestres, etc. mais dans l'étude objective du phénomène et si, pour l'instant, les choses semblent s'orienter vers une exclusivité des explications rationnelles, il faut bien remarquer que nous sommes encore loin d'avoir épuisé toutes les possibilités. Il convient donc, plus que jamais, de poursuivre l'étude. En effet, en dehors des cas classiques que nous exposons ici, d'autres plus extraordinaires encore se dressent devant nous. Continuons donc notre petit bonhomme de chemin...

Les orbes multicolores :

L'une des objections provient du fait que les orbes observés peuvent ne pas se cantonner au blanc, au gris ou aux couleurs particulièrement ternes. Il en existe effectivement qui présentent de très jolies couleurs, des monochromatiques (rien que le bleu, le rouge, le vert, par exemple) or cela ne semble pas correspondre à ce que l'on est en droit de s'attendre de la part de simples poussières. C'est d'ailleurs assez vrai que lorsque l'on regarde une surface nettement poussiéreuse, celle-ci nous apparaît d'un gris sale, peu engageant et l'on peine à croire qu'elles puissent être colorées. L'examen microscopique ne change pas grand chose à cette impression. D'autre part, une poussière, un cheveu, cela n'a pas toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, normalement (bien qu'il y ait parfois des colorations de chevelures très inattendues !). Mais tout le monde sait, ou devrait savoir, ce qui se passe avec la lumière quand elle traverse quoi que ce soit d'un tout petit peu transparent qui ne serait pas fait de faces strictement parallèles. Quand une lumière blanche, ou une lumière qui semble faite "d'une seule couleur", passe à travers un corps qui a de la transparence et dont les faces ne sont pas parallèles, comme ce prisme, les composantes de cette lumières sont décomposées. On le sait depuis Isaac Newton, et on le voit dans la nature quand il y a un arc en ciel, dans lequel les gouttes d'eau agissent comme un prisme, ou comme une lentille affligée d'aberration chromatique. Vous pouvez vous remémorer cette expérience scolaire en consultant l'image de gauche.

Un cheveu au microscope. Les cheveux, poussières, poudre d'ailes de papillons, ailes, de petits insectes, flocons de neige, gouttelettes de brume ou de vapeur, sont plus ou moins transparents, et quand une lumière les frappe, ils peuvent décomposer cette lumière en ses couleurs de base comme le fait un prisme. Ces petits objets ont en fait rarement des faces parallèles comme une vitre, et font très facilement l'effet du prisme qui décompose la lumière en ses composantes de base.

Nous verrons plus loin qu'il ne s'agit pas là de la seule raison qui puisse expliquer le phénomène de la production d'orbes et de leur coloration.

Les bulles de savon : ici ce n'est pas juste un effet de prisme qui joue, mais l'interférence de la lumière avec elle-même. La trame de ces interférences, sur les bulles de savons, bien lisses et grandes, est bien trop petite pour être vue à l'oeil nu, c'est seulement l'effet global qui apparaît. Chacun connaît évidemment bien ce phénomène pour l'avoir observé des centaines de fois. On peut se demander comment des chercheurs ou de prétendus chercheurs en parapsychologie ne relèvent pas de pareilles évidences, si ce n'est par malin plaisir de voir le surnaturel partout. Toutefois, c'est vrai, nous l'avons dit, il existe des cas qui résistent encore et toujours à l'envahisseur romain (tiens, je me suis trompé de rubrique !) et, après tout, nous nous sommes nous-mêmes parfois surpris à aller chercher trop loin... ne jetons donc pas trop vite la pierre !

Il existe toutefois un point remarquable, c'est que la photographie est forcément directement tributaire de la lumière. On sait très bien que l'un ne va que très peu sans l'autre (nous ne parlerons donc pas ici des cas particuliers en infrarouge qui feront l'objet d'une autre étude). Que ce soit en prise de vue diurne ou nocturne, un photographe quelconque s'inquiétera toujours de la luminosité lorsqu'il prendra ses clichés, inversement le chercheur devra prendre ce point en ligne de compte pour interpréter et juger des cas qui lui sont exposés.

Quand la lumière interfère avec elle-même :

Quand vous jetez un caillou dans l'eau, vous obtenez une onde à la surface de l'eau qui provoque une série de cercles concentriques formées par les vagues qui s'éloignent de l'endroit où le caillou a frappé la surface de l'eau. Si vous jetez deux cailloux en même temps, pas trop loin l'un de l'autre, vous verrez les vagues de l'un et l'autre finir par se croiser et faire une figure tout à fait intéressante : selon les endroits, les vagues vont additionner leurs effets, ou les soustraire, ou les annuler. Si vous avez lancé les deux cailloux assez près l'un de l'autre, cela a un aspect vraiment spectaculaire : on voit les interférences entre les deux séries de vagues circulaires.

La lumière n'est pas une onde comme les vagues sur l'eau, mais elle en a certaines caractéristiques. Comme les vagues sur l'eau lorsque vous lancez des cailloux, la lumière peut interférer avec la lumière, et cela peut donner toutes sortes de résultats, comme montré ici. On appelle parfois cela un "effet de moiré." Ce dernier est important dans notre étude car facilement provoqué par les APN.

Vous pouvez imaginer qu'un brin de poussière ou un petit insecte est un peu comme un bateau sur l'eau, qui fait des vagues autour de lui, avec le flou qui fait se superposer, interférer, ces vagues en tout sens. Cela vous donne quelque chose de globalement rond mais avec une texture chaotique, c'est ce que l'on peut voir, avec toutes sortes de variations, évidemment, sur les photos d'orbes. Nous remarquerons que c'est ce que l'on peut effectivement voir sur certaines de nos photos. Observez l'image de droite et vous ferez vite le rapprochement avec des cas exposés ici.

Bien sûr, le plus souvent il n'y a pas ces jolis effets. Dans ces cas, les gens qui ont pris la photo comprennent simplement qu'il n'y a pas de mystère, que ce n'est que de petites particules floues, et ils n'en font pas toute une histoire.

Vous pouvez constater le même genre de phénomène optique à l'oeil nu si vous êtes myopes : Enlevez vos lunettes, allez regarder des lampadaires distants dans la rue.

Une autre possibilité encore est celle qui provient de l'usage intensif du zoom surpuissant des caméras vidéos actuelles lorsque l'on filme une source lumineuse lointaine. L'image qui suit (à droite) est tout simplement Vénus filmée en vidéo avec un très puissant zoom numérique, et prise pour un engin extraterrestre par le caméraman !

Encore une objection aux poussières...

"Oui mais..." Telle est donc la phrase classique des défenseurs des orbes surnaturels ! Hé bien reprenons l'idée de cette objection : "il n'y a pas forcément des poussières là où l'on prend des photos, inversement il peut y en avoir et que l'on n'obtienne pas d'orbes !

Détrompez-vous quant au premier volet de la question : sauf dans des conditions extrêmes et exceptionnelles, il y a bien des poussières partout ! Il y en a même énormément en suspension dans l'air, de toutes sortes et de toutes tailles mais, le plus souvent, on ne les voit pas. Les poussières sont en effet très souvent de très petite taille et donc invisibles à l'oeil nu et cela reste vrai même dans les lieux les plus propres, même fraîchement nettoyés. Les ménagères le savent bien !
Disons aussi qu'au lieu de poussières on peut aussi parler de particules diverses, comme celles que nous avons évoquées plus haut, à savoir de petits insectes, des débris d'insectes, de la poudre d'ailes de papillon, de petits morceaux de toiles d'araignée, mais aussi de très fines gouttelettes d'eau en suspension. En fait, beaucoup de choses pourraient faire l'affaire, comme d'infimes bouts de papier à cigarette qui se consument et bougent au moindre courant d'air... S'il fallait établir une liste des possibilités valables, on ne serait pas sortis de l'auberge !
Si vous avez encore quelques doutes sur cette omniprésence des poussières, il vous suffit d'observer attentivement les rayons de soleil qui pénètrent dans votre logis, si propre soit-il. Sous un certain angle vous verrez très probablement dans le faisceau ainsi formé tout un ensemble de petits points, minuscules mais mis en relief par la lumière solaire.

Dès lors pourquoi n'en obtiendrait-on pas systématiquement ?

Sans que cela ne contredise ce qui vient d'être dit, on n'obtient effectivement pas systématiquement des orbes sur les photos malgré qu'il y ait des poussières partout et que celles-ci soient responsables d'une grande quantité de ces cas. En effet, pour que ces particules produisent des orbes, il faut qu'elles passent dans la "zone d'orbe", c'est-à-dire à proximité suffisante de l'objectif. Par ailleurs, il est clair que leur position, l'angle qu'elles forment avec l'appareil peuvent jouer un rôle ainsi que l'angle formé avec la lumière du flash ou toute autre source lumineuse. De plus, tout dépendra aussi de la couleur de l'arrière-plan et l'on comprendra que les orbes soient plus facilement révélés sur un fond noir que sur un fond clair. On peut également dire qu'il est très possible que des orbes soient présents sur certaines photos mais qu'on ne les distingue pas par manque de contraste.

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