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Vers le troisième millénaire avant Jésus-Christ, des hordes de Celtes en provenance de l'Allemagne (et plus exactement l'Allemagne du Sud) ont commencé à gagner les
îles. On ne peut pas parler vraiment d'invasion à ce propos puisque les Celtes en question se sont plutôt fondus parmi les habitants qui se trouvaient déjà en place, chose assez peu courante au vu du passé traditionnellement belliqueux des nations en général. Il s'agissait d'une dizaine de tribus articulées autour d'une même organisation
sociale et politique. Le suffrage y était déjà de rigueur puisque chaque tribu était gouvernée par un roi (et non un "chef", qui devait donc faire l'objet d'une élection. Le même processus était d'ailleurs d'application en ce qui concerne les autres charges à assumer par des individus responsables.
Il est intéressant de constater que, déjà, la famille constituait la cellule d'importance et que le rôle de la femme y était important. C'est l'occasion de remarquer les fluctuations dans le statut social féminin à travers les âges et les peuples. Bien que l'on n'ait jamais pu confirmer cette hypothèse avec certitude, la femme celte aurait très bien pu avoir un comportement polyandre (l'équivalent féminin de la polygamie masculine) ce qui ne laisse pas de rester rêveur lorsque l'on songe à l'émergence des actuels mouvements d'émancipation. Nous avons décidemment beaucoup à apprendre des Celtes !
C'était en tous cas ce que Jules César, en personne, prétendait en ajoutant que les femmes jouaient également un rôle au niveau politique. En 55 avant Jésus-Christ, le célèbre empereur avait en effet décidé de franchir la Manche et de partir à la conquête de la Britannia, comme on l'appelait à l'époque. Il redoutait notamment que ne partent de ces îles des renforts à destination des tribus gauloises qui donnaient bien du fil à retordre aux Romains (toujours ce fameux village qui résiste encore et toujours... par Toutatis ! Mais l'histoire, bien au delà de la bande dessinée, nous le confirme à souhait. Nous oserions même ajouter que de Jules à Charles, on n'obtient en voulant se faire l'envahisseur de Gaules, que des noix !)
Lorsque l'on considère la variété des topologies des sites Celtes qui ont été mis à jour au gré de fouilles systématiques, on perçoit mieux la difficulté rencontrée par un assaillant. A ce sujet, par exemple, Danebury est remarquable (terres plains, douves, remparts élaborés, pierres sèches, fortifications robustes, le tout de tailles très diverses, auxquels s'ajoutait bien entendu le courage légendaire des guerriers celtes.
Les Celtes insulaires vivaient principalement de l'agriculture qui constituait leur principale ressource économique, mais aussi de chasse, de pêche, d'élevage et de commerce. Le travail des métaux y revêtait une importance toute particulière et, une fois encore, le travail de la forge et de l'orfèvrerie y était remarquable. Les fouilles réalisées dans l'immédiat après-guerre démontrent que le travail du fer occupait une place prépondérante. En effet, les ressources en fer de ces régions étaient relativement pauvres et le métal en question avait donc une grande valeur par sa rareté. Parallèlement, on note aussi l'utilisation assez développée du bronze (pour la fabrication de miroirs) et des chars (au nombre de 4000 selon Jules César, pour le roi Cassivellaunus)
Au point de vue historique, disons aussi que si les Romains parvinrent à envahir la (Grande) Bretagne, malgré ses guerriers qualifiés de beaux, forts et terribles, ils n'arrivèrent cependant jamais à leurs fins en ce qui concerne l'Écosse et l'Irlande. Au niveau des fortifications et édifices celtes, on ne peut passer les hillforts sous silence (sites fortifiés aux topologies diverses) car ils sont, dans certains cas, les témoins historiques des habitations à toits coniques et des problèmes rencontrés par les Celtes devant la montée de la nappe phréatique, laquelle obligeait à des travaux complexes de drainage pour qu'approvisionnement en eau ne soit pas synonyme d'inondation et de perte des récoltes.
Les Celtes insulaires étaient, faut-il le dire, d'excellents marins qui ne furent défaits par la marine de guerre romaine qu'à cause d'un manque de vent qui fit la part belle aux galères de César.
Enfin, les Celtes insulaires ont laissé derrière eux tout un panthéon de dieux très typiques et une kyrielle d'us et coutumes très étranges,
pourtant basés sur des phénomènes absolument naturels, tels que le cycle des saisons en ce qui concerne, par exemple, la fête d'Halloween et le festival du Samhain.
A part les faits historiques relatés par des événements indéniables, rapportés notamment par le grand Jules, et les résultats des fouilles nombreuses qui nous ont renseigné sur la vie quotidienne des civilisations dont il est ici question, on connaît relativement peu de choses des Celtes, ce qui leur confère, aujourd'hui encore, tout leur caractère mystérieux.
L'histoire des Celtes sera aussi à rapprocher de celle des Saxons et des Angles.
C'est aussi pour arrondir ceux-ci que nous n'hésiterons pas à dire qu'au pays de Saxe Cobourg Gotha, la fraternité générale des populations européennes ne fait que se confirmer.
Nous verrons prochainement ce qu'il en est des druides celtiques et du druidisme, leurs principes et fondements.