Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le Hainaut, tranche de légendes

Les « Gagnolets » de Beaumont

Il est, à Beaumont, une tradition beaucoup plus antique encore que celle des macarons mais qui, inopportunément, tend à disparaître : les "gagnolets". Ce mot "gagnolet" a été délogé dans les archives à la fin du XVIIIe siècle l'ancien terme qui était "escaudi" communément appelé en français « échaudé ». Ce pain circulaire rappelle la pâte des nos "cougnous", ces succulentes galettes fabriquées durant les fêtes de Noël.

Tradition et bénédiction

Ce pain, délicatement ouvert au milieu, est acheté chez le boulanger, béni l'après-midi du Jeudi Saint et distribué aux enfants qui passent une ficelle dans le trou afin de le pendre à leur cou.
F. Dumont , écrivain et historien local maintenant décédé, avait décrit la bénédiction des gagnolets, célébrée en pleine crise révolutionnaire, dés 1800.
"La représentation de la Cène », qui se déroulait l'après-midi du jeudi Saint et s'accompagnait d'une distribution de vin et de petits pains bénits appelés "gagnolets" ou "échaudés" était une ancienne coutume beaumontoise remontant pour le moins au XVe siècle.
Le compte de l'Église de 1714 et ses vieilles archives nous dévoile qu'il y avait à cette époque deux catégories "d'escaudis", les grands à un « patar » la pièce et les petits, destinés aux "apôtres" et aux "enfants d'école".
Cette coutume, ..., ne s’est néanmoins pas complètement estompée. Certes, il n'y a plus de représentation de la Cène, par conséquent plus "d'apôtres" et plus de distribution de vin. Mais les "enfants d'école" présentent encore au prêtre, qui les bénit, un gagnolet,..., plus ou moins percé en son centre, qu'ils ont acheté chez le boulanger et dont la pâte évoque celle des "cuquelins" comme on appelle ici les "cougnous" de Noël.
Ce simple et symbolique rite, apprécié des petits bambins, aura montré plus de vitalité que les fêtes décadaires et les mariages républicains, la fête de la souveraineté du peuple, celle de la "juste punition" du dernier des rois et autres jeux, parfois sinistres, des grandes personnes".

Pour que ne s’éteigne pas la tradition, le Comité Charles-Quint, dans le cortège de 2005, a fait accompagner le Mambour de la paroisse Saint Servais de quelques enfants ayant un "gagnolet" pendu au cou. Malheureusement pour eux, ils ont dû attendre la fin du cortège pour dévorer à pleines dents ce délicieux petit pain…..
La rédaction de Belgique 1 vous invite à participer à cette ancestrale tradition qui réjouira plus d’un gourmand.
Remerciements à http://www.legende-beaumont.com/gagnolets.htm, pour les nombreuses informations et photos offertes sur le site et qui ont permis de réaliser et illustrer cet article.

Valériane Munoz Moles

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