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Vous connaissez maintenant la légende du Bidaudus et l’histoire malencontreuse qui l’envoya dans une rivière. Subtilisée par la jeunesse de Berzée, selon une première légende le Bidaudus aurait retrouvé sa place en « bonne santé ». Mais selon d’autres dires, le Bidaudus de Cour aurait connu une fin tragique et aurait dû être remplacé.
Le successeur
Il ne restait plus qu’à trouver un successeur à feu Bidaudus premier. Il y avait au village un certain Louis Squilbin qui venait d’ouvrir une carrière et c’est à lui qu’on commanda le nouveau Bidaudus. Selon la tradition, cette statuette aurait été payée vingt-cinq francs. Le tailleur de pierres s’efforça de lui rendre son aspect initial. Soit, une fois l’œuvre terminée, la jeunesse de Cour organisa le baptême du Bidaudus II. Pour la cérémonie, on sélectionna parmi les membres de la jeunesse, un prêtre, un clerc, un parrain, une marraine et même une sage-femme, rôles qui furent aussi assumés par les garçons. Et une joyeuse parodie des rites baptismaux fut organisée parachevant la journée par une nouvelle ripaille.
La légende rapporte que les auteurs et acteurs de ce baptême contrefait furent cruellement punis pour leur sacrilège. Plus tard, ces jeunes gens s’étant mariés, ces cinq personnages devinrent père à leur tour d’un enfant qui naquit avec une infirmité : le faux curé eût une fille affectée d’une « gueule de loup », la femme du faux clerc engendra une fille affligée d’un pied équin, le parrain eut un fils débile et malingre qui, ayant les pieds bots, ne put jamais marcher sans béquilles. Celui à qui avait été réservé le rôle de la marraine eut un garçon rachitique. En ce qui concerne la jeune femme qui jouait le rôle de la sage-femme, elle enfanta un fils qui était affligé d’un bec de lièvre. Simple correspondance ou malédiction ?
Ce n’est pas ce que les habitants de Cour-Sur-Heure croient….Il paraît que le petit dernier de ces estropiés maudits décéda pendant la guerre de 1914-1918, c’était le fils du tailleur de pierres, l’homme aux pieds bots. On raconte aussi que la vengeance du Ciel avait été prédite par le Curé qui s’était opposé au baptême impie, et que celui-ci avait eu lieu malgré ses sermons, le dimanche de la Saint Jean, jour de Ducasse, dans une prairie.
Bidaudus quant à lui, continua à présider aux ripailles et festivités du lundi gras. Son crâne et son front acquirent un poli que l’on connaissait à Bidaudus premier. Selon Jules Vandereuse, la coutume s’éteignit en 1883, date de la dernière sortie du Bidaudus.
Valériane Munoz Moles