Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le Nécronomicon

Le Nécronomicon figure sans conteste parmi les livres illustres, ou les grimoires (si on veut) en relation avec les phénomènes paranormaux, surnaturels et d'une manière plus générale, le monde de l'étrange. Il est doté d'une histoire absolument remarquable qui vaut déjà rien que pour les connaissances générales et qui interfère avec beaucoup de sujets abordés par le CERPI.  Il présente toutefois aussi la remarquable particularité d'être décrit par Wikipédia comme un livre fictif en provenance (directe ou indirecte de Lovecraft).

Contrairement à ce que certains imaginent volontiers, le Nécronomicon d´Abdul Alhazred, (étymologiquement : "Le livre des non-morts") n´est pas un grimoire ou un livre de sorts à usage nécromancien. Il s'agirait plutôt de l'histoire d'entités ayant hanté la terre bien avant l'apparition de l'homme. L'auteur mélangeait malheureusement manifestement faits, rumeurs, spéculations et inepties et le résultat est un ouvrage imposant et très ardu, comme on peut se l'imaginer. (7 volumes - 900 pages dans l´édition latine!). Le Nécronomicon était donc aussi évoqué de façon imagée comme émanant d´"Al Azif" ou encore l'appelait-on "Le Livre de l´Arabe Dément". Il aurait été écrit en 730 avant Jésus Christ à Damas. Ce que l'on sait de ce livre, auréolé de mystère dès ses origines, tient en peu de choses, issues de la biographie qu'on y trouve.
L'auteur voyageait énormément, d´Alexandrie jusqu´au Penjab. Il était extrêmement doué pour les langues ce qui lui donna accès à des manuscrits incompréhensibles aux savants de l´époque.

Sa méthodologie de recherche ressemble plus à celle de Nostradamus qu'à celle d´Hérodote. Comme le dit lui même Nostradamus dans les quatrains 1 et 2 :

Étant seul la nuit dans son laboratoire secret, il le plaça sur le brasier. Une longue flamme surgit du Néant et permit de réaliser ce qui semblait impossible. La baguette dans sa main placé dans le brasier. Il mouilla d´eau sa calotte et ses pieds. une voix terrible, qui le fit frissonner, résonna. O splendeur divine, le dieu était là. Tout comme Nostradamus qui utilisait des rituels magiques pour explorer le futur, Alhazred utilisait un encens (composé d´olibanum, storax, dictamnus, opium et hachisch) pour clarifier le passé. C´est cela, combiné à un manque de références, qui fit que le Nécronomicon fut largement discrédité par les historiens. Bien qu´il puisse paraître excentrique aux yeux d´un homme moderne, il n´y aucune preuve réelle de sa folie autre que d´être incapable d´écrire plusieurs paragraphes sans dériver. On peut le comparer au philosophe néo-platoniste Proclus (410-485 AC) qui, tout en maîtrisant l´astronomie, les mathématiques et la philosophie, était suffisamment versé dans la magie théurgique pour évoquer Hécate sous une forme matérielle. Alhazred était aussi initié aux Mystères des religions chaldéenne et égyptienne. Ce n´est donc pas un hasard s´il était intimement proche des travaux de Proclus. Il ne semble exister aucun manuscrit en arabe. Une transcription en latin en 1487 (et non durant le XVIIe siècle comme le soutient Lovecraft) par un prêtre dominicain, Olaus Wormius. Wormius, allemand de naissance fut secrétaire du premier Grand Inquisiteur d´Espagne, Tomas de Torquamada. Il est certain que le manuscrit du Nécronomicon fut saisi durant la persécution des Maures, qui furent convertis, non sans douleur au catholicisme. C´était un acte de pure folie de la part de Wormius que de traduire et d´imprimer ce livre dans une telle époque. Il fut finalement convaincu d´hérésie et brûlé, non sans avoir pu transmettre une copie du manuscrit à Johann Tritheim, abbé de Spanheim (ou Trithémius). La lettre qui l´accompagnait contenait une interprétation blasphématoire de passages de la Genèse. La quasi totalité des livres issus de la transcription de Wormius furent saisis et brûlés, à l´exception peut-être d´un exemplaire qui aurait trouvé la direction de la Bibliothèque du Vatican. Presque cent ans plus tard, en 1856, une copie du manuscrit de Wormius refit surface à Prague. Dr. John Dee, le célèbre magicien anglais et Edward Kelly, son assistant étaient à la cour de l´empereur Rudolph II pour discuter de la possibilité de fabriquer de l´or alchimique et Kelly acheta la copie au kabbaliste Jacob Eliezer, surnommé "le Rabin Noir" et qui avait fui l´Italie après avoir été accusé de nécromancie. A cette époque Prague était devenu un lieu privilégié pour les magiciens, les alchimistes et les charlatans en tout genre sous le patronage de Rudolph et il est tout à fait logique que ce soit là que le Nécronomicon réapparaisse. Il apparu que le Nécronomicon exerça une forte influence sur Kelly et il effectua un rapport qui frappa la maison de Dee d´horreur. Crowley l´interpréta comme la première tentative avortée de transmission du "Livre des Lois" thélémique par une entité non humaine. Kelly quitta Dee quelques temps après. Dee traduisit le Nécronomicon en anglais alors qu´il était au Christ´s College à Manchester, mais contrairement à Lovecraft cette version ne fut pas publiée et le manuscrit finit dans la collection privée du collectionner Elias Ashmole, puis à la Bodleian Library d´Oxford. Il existe aujourd´hui beaucoup de contrefaçons du Nécronomicon, reconnaissable à leur manque total d´imagination ou d´intelligence, qualités largement présentes chez Alhazred. Le livre est très connu pour ses spéculations antédiluviennes. Alhazred semble avoir eu accès à de nombreuses sources, maintenant perdues, et les évènements évoqués dans la Genèse ou l´apocryphe Livre d´Enoch et les mythologies ont été largement interprétés et exploités par Alhazred. Si Alhazred a usé de d´artifices magiques pour explorer le passé, il a aussi partagé avec les écrivains grecs du Ve siècle av. JC un esprit critique associé à une insatiable envie de comprendre les mythes profanes ou sacrés. Ses spéculations sont remarquablement modernes, ce qui peut influer sur la popularité actuelle du livre. Il était persuadé que de nombreuses espèces avait précédé l´Homme sur la Terre et qu´il possédait viscéralement la conscience de leurs présences sur d´autres plans. Il partagea avec quelques néo-platonistes la conviction que toutes les étoiles étaient identiques à notre soleil et qu´elles avaient toutes leurs planètes possédant leurs propres formes de vie. Cette conviction était appuyée par la croyance métaphysique d´une hiérarchie dans l´évolution spirituelle dont toutes les espèces, y compris l´homme, répondaient. Il était aussi convaincu qu´il avait contacté les "Grands Anciens" à l´aide d´invocations magiques et averti des terribles puissances qui attendaient de retourner sur Terre pour la réclamer. Le passage ressemble à l´apocalypse suivant St Jean, à l´exception notable de la fin où la Bête triomphe après une guerre titanesque et dans laquelle la Terre est presque détruite.

Certains ont prétendu que le Nécronomicon aurait été écrit par Lovecraft et/ou Sonia Greene (devenue son épouse), ou encore par Aleister Crowley, un mage célèbre mais bien qu'il soit à peu près certain que ces derniers en aient eu connaissance, accès, aient pu le lire et même en copier certains passages dans leurs ouvrages, ceci apparaît comme hautement fantaisiste. Quelqu´un dans le gouvernement d´Hitler s´intéressait aux livres occultes et obtint des copies par diverses méthodes. La traduction de Dee disparut du Bodleian à la suite d´une effraction durant le printemps 1934. Le British Museum subit plusieurs cambriolages, et l´édition de Wormius fut effacée du catalogue et remisée dans une ancienne mine du Pays de Galles (là où les Joyaux de la Couronne furent cachés durant la guerre). Les autres bibliothèques perdirent leurs exemplaires et de nos jours, on ne trouve le Nécronomicon sur aucun catalogue. Le destin des copies est toujours un mystère. Il y a bien des rumeurs sur une cache, durant la guerre, de documents occultes et magiques près de Salzbourg dans la zone Osterroise ou de copies sur la peau des victimes de camps de concentration. Des extraits du Nécronomicon de Lovecraft, principalement les rituels magiques, sont publiés en France sous le nom de Nécronomicon. Ils sont accompagnés d´une importante notice sur les travaux de Dee et sur l´histoire du Livre.

Pour notre part, ce que nous pensons pouvoir affirmer est que Nostradamus est un imposteur ou plus exactement un plagiaire des écrits de Yves de Lessines (source : philologue Rudy Cambier).  Il n'aurait donc fait aucune réelle prophétie, le sens même de ses centuries ayant été dévié.  A la lecture des écrits de Rudy Cambier, j'ai pu moi-même (car connaissant bien la région) m'assurer de l'authenticité de la toponymie et les itérations relatives au wallon-picard local. On touche évidemment ici à un autre sujet, largement développé ailleurs dans ce site (Du moins lorsque toutes ses pages auront été rapatriées de l'ancien).  Cela démontre seulement à quel point les données concernant le nécronomicon sont à relativiser.