Centre d'Études et de Recherches

sur lesPhénomènes Inexpliqués

Tentatives de célébrités

pour prouver l'existence de Dieu.


Cela ne date pas d'hier que l'homme débat de l'existence de Dieu, que les uns tentent d'en démontrer son existence et les autres sa non-existence. Et la discussion n'est pas finie, loin de là, malgré les avancées technologiques et scientifiques, de nombreuses remises en question et l'apparent recul de l'église. Certaines célébrités, qu'il s'agisse de philosophes, de penseurs, d'artistes ou autres ont marqué de leur empreinte le sujet qui nous intéresse. Voyons ce qu'il en est.  Nous nous basons cette fois sur un texte émanant du Net (l'URL du site ne nous a pas été transmise, si un Webmaster devait en revendiquer la paternité, qu'il veuille bien nous contacter SVP, merci! Le but n'est pas le plagiat, mais l'étude.)

La philosophie ne peut se prononcer de manière définitive sur l'existence ou la non-existence de Dieu, cet être qui donne un sens à la vie et à l'univers selon le discours religieux. Certains philosophes considèrent Dieu comme la première des évidences alors que d'autres considèrent son inexistence comme tout aussi évidente. Bref, les diverses positions face à la question de l'existence de Dieu se ramènent toujours à un «oui», à un «non» ou à un «on ne peut savoir». Chacune de ces positions a ses forces et ses faiblesses et il n'y a pas de moyen de trancher.

Le théisme, c'est le fait de croire en l'existence de Dieu. Ceux qui ont la foi sont des théistes. Pendant des siècles, et aujourd'hui encore, cette croyance en Dieu s'est imposée dans les sociétés par un discours dans lequel on profite du besoin de sécurité des gens, de la tendance instinctive à fuir la douleur. On convainc en répétant le message et en jouant avec la crainte d'aller en enfer, donc d'avoir une vie encore plus miséreuse que la vie présente, promettant une vie heureuse dans un paradis absent de misères et d'injustices à ceux qui obéissent à la doctrine professée. (NDLR : Cette vision des choses ne nous semble pas complète, ni totalement exacte. Ou alors cela émane d'une volonté de schématiser à l'extrême. En effet, le statut de "dieu" (ici substantivé) a pu être obtenu par certaines peuplades sous le coup de manifestations inconnues qu'elles ont divinisées : le vent (Éole), le soleil (Râ), etc., il en va de même d'événements particuliers tels que la guerre (Mars), l'amour (Éros, Vénus) ou des "objets" (La lune) ou sacralisés (le chat, la vache)...Par ailleurs, la menace et la promesse décrites plus haut ne sont pas les seuls principes de la religion (catholique en l'occurrence), par exemple on trouve dans "Les Proverbes", nombre de citations de Salomon incitant à la sagesse, la prudence, la vertu, autant de qualités qui rejaillissent sur le comportement avec ou sans l'intervention de Dieu ou la notion de paradis/enfer)

En Occident, surtout à partir du 11ième siècle, certains penseurs, pour la plupart des membres du clergé chrétien, ont tenté de fonder rationnellement leur foi. C'est-à-dire qu'ils ont élaboré des «preuves» de l'existence de Dieu, puisqu'ils considéraient parfaitement rationnel le fait de soutenir l'existence d'un être parfait, transcendant et se préoccupant de nous. Ils ont tenté de donner une saveur philosophique à la religion. On nomme ce mouvement la scolastique. On cherche ici à fonder la foi sur d'autres arguments que le recours aux expériences des mystiques qui ont des prémonitions, voient ou entendent des anges, etc.

Certains tenteront par exemple de justifier leur foi en argumentant qu'au cours de l'histoire, dans toutes les cultures, les peuples ont cru en l'existence d'un ou plusieurs dieux, autrement dit en faisant appel au consensus universel. C'est un argument qu'on entend souvent aujourd'hui, en fait. Mais en réalité il n'y a jamais eu de tel consensus.(NDLR : consensus : Accord entre plusieurs personnes. Accord et consentement du plus grand nombre, de l'opinion. - C'est-à-dire en fait que ces cultures ont bien vénéré de nombreux dieux différents quant à leur nomenclature, leur représentation, leurs principes, mais que chacun de ces cas pris individuellement n'a jamais pu être prouvé ni que cela a pu prouver l'existence des autres. L'absence de consensus dans ce contexte n'est pas non plus une preuve a contrario)

Un des premiers à faire sa marque dans l'avancement de ces «preuves» de l'existence de Dieu fut St-Anselme (1033-1109), un archevêque anglais. Sa contribution la plus célèbre est sa «preuve ontologique» de l'existence de Dieu, qui va un peu comme suit :

Dieu est par définition quelque chose de tel qu'on ne peut rien concevoir de plus grand. Donc si on pouvait concevoir quelque chose de plus grand, on devrait nommer cette chose Dieu. Autrement dit, Dieu est l'être suprême ou ultime.

Il y a deux façons de concevoir quelque chose. Soit c'est une idée qui existe seulement dans nos pensées en tant qu'idée, soit l'idée a aussi une réalité objective, i.e. qu'elle correspond à quelque chose qui existe vraiment en-dehors de nos pensées.

Ce qui existe objectivement est nécessairement plus grand que ce qui n'existe que dans nos pensées. Par exemple, entre un Dieu qui n'existe que dans nos pensées et un Dieu qui existe aussi dans la réalité, on acceptera tout de suite celui qui existe aussi dans la réalité comme étant plus grand que le précédant.

Le Dieu qui existe dans la réalité est donc plus grand que celui qu'on ne fait que concevoir dans nos pensées. Et puisque Dieu est par définition quelque chose de tel qu'on ne peut rien concevoir de plus grand, il faut que Dieu existe en réalité, indépendamment de nos pensées, pour être Dieu.
Ça vous convainc ? Il faut admettre que c'est tentant. Mais en réalité, cette preuve présuppose l'acceptation de la définition. Elle présuppose la croyance en un être plus grand que tous les autres. Essayer de convaincre quelqu'un qui ne croit pas en Dieu en usant de cet argument, c'est supposer en fait qu'il y croit. Il s'agit ici d'un argument circulaire où l'on se sert de la chose à prouver pour en prouver l'existence.
(NDLR : parfaitement d'accord, cette démonstration n'est pas satisfaisante)

René Descartes (1596-1650) utilisera un argument similaire bien des années plus tard, et commettra donc la même faute d'argumentation que St-Anselme :

Dieu est un être parfait.
L'inexistence ne peut être un attribut d'un être parfait, puisque ce qui existe est supérieur à ce qui n'existe pas. Donc Dieu existe.
Ou encore :

Dieu est un être parfait.
La source d'une chose, la cause d'un effet, doit posséder les mêmes qualités que l'effet. Ici, la cause de l'idée d'un être parfait doit elle-même être parfaite.
Moi, Descartes, je ne peux être la cause de cette idée puisque je ne suis pas parfait.
Seul Dieu est parfait, donc seul Dieu peut être la cause de l'idée d'un être parfait, de sorte que Dieu existe.
L'effort le plus ambitieux pour prouver l'existence de Dieu revient à St-Thomas d'Aquin (1225-1274). Il a développé cinq arguments différents :

Argument basé sur le mouvement. Certaines choses dans l'univers sont en mouvement. Et il est clair que ce qui est en mouvement doit être mis en mouvement par quelque chose d'autre, à propos duquel la même question se posera et ainsi de suite. Mais on ne peut remonter comme ça à l'infini, sans quoi le mouvement demeurerait inexpliqué. Il faut donc qu'il y ait eu un premier moteur, une première cause motrice qui n'a été mis en mouvement par rien d'autre. Cette première cause motrice est Dieu.(NDLR : dans ce genre de tentative de démonstration, l'être humain se base sur des concepts forcément limités, ceux qu'il peut appréhender. On perd donc de vue que ces concepts sont insuffisants pour expliquer ce qui y échappe. Autrement dit: "pourquoi vouloir expliquer ce qui est inexplicable ? Corollaire de quoi : tant que Dieu sera inexplicable et indémontrable, il sera Dieu et donc Dieu existe. Cette explication est tout aussi insatisfaisante, bien sûr. Il faut donc se référer aux textes bibliques eux-mêmes, d'essence divine (à démontrer !) : "Heureux ceux qui croiront sans avoir vu". A noter à ce propos que, à l'heure actuelle, on utilise quotidiennement des appareils fonctionnant sur des principes que nous sommes encore incapables d'expliquer, ce qui ne les empêche pas de fonctionner. Pourquoi, dans ce cas, admet t'on leur existence ? Voir : physique quantique.)

Argument basé sur la causalité. Rien ne peut se causer soi-même ; tout est causé par quelque chose qui le précède. Pour éviter de rechercher à l'infini la cause des choses, donc éviter le problème posé dans la preuve précédente, il faut qu'il y ait une cause première qui n'a pas de cause. Cette cause première est Dieu. (NDLR : en sciences, on admet l'existence de générations spontanées)

Argument basé sur la nécessité de l'être. Il suffit de regarder autour de soi pour constater que les choses naissent et périssent, donc pour comprendre qu'elles peuvent être et ne pas être, i.e. que leur existence n'est pas nécessaire puisque si c'était le cas elles auraient toujours existé, ne naissant pas ni ne périssant. On peut en fait imaginer la possibilité qu'aucune n'ait jamais existé. D'un autre côté, même s'il est possible que rien n'ait jamais existé, il est clair que les choses existent. Pourquoi cette possibilité prévaut-elle sur celle que rien n'existe ? Parce qu'il doit y avoir un être dont l'existence est nécessaire qui soit à l'origine de ces choses non nécessaires ; un être qui existe toujours et à partir duquel tout ce qui existe temporairement et ne doit pas obligatoirement exister découle. Sans cet être, rien n'existerait. Du moins on ne pourrait expliquer pourquoi les choses existent alors qu'elles pourraient ne pas exister. Cet être nécessaire est Dieu. (NDLR : voir aussi, à ce propos : physique quantique et métaphysique)

Argument basé sur les degrés d'être. Les choses sont inégalement bonnes, nobles, vraies, etc. Or, ces différences impliquent l'existence d'un critère ou point de comparaison, quelque chose qui possède la qualité à l'état de perfection afin qu'on puisse dire qu'une chose est meilleure qu'une autre au sens où elle est plus près de la perfection. Tout ce qu'on connaît pointe de la sorte vers l'existence de quelque chose d'ultime, de meilleur que tout dans tout. Cette chose est Dieu. (NDLR : cette affirmation se dément d'elle-même par la relativisation. Ainsi telle chose est belle pour André, laide pour Luc. Or, la même chose ne peut pas être à la fois belle et laide)

Argument basé sur l'ordre, l'harmonie. Puisqu'il existe un ordre dans l'univers, de même qu'on ne peut penser à une horloge et son agencement de rouages sans référer à un horloger, on ne peut percevoir l'univers sans penser à un Grand horloger. Il doit y avoir un grand architecte, une intelligence suprême responsable de cet ordre. Le Grand Horloger est évidemment Dieu. Malheureusement pour le croyant en quête d'arguments convaincants, aucune de ces «preuves» n'est acceptable. Il s'agit encore d'arguments circulaires. On peut aussi rétorquer à Thomas d'Aquin qu'il abandonne à la fin de son argumentation le principe qu'il a utilisé pour y arriver, par exemple celui de la causalité. On a l'impression qu'il abandonne ce principe simplement parce qu'il ne peut supporter l'idée que la réalité a toujours existé, qu'il n'y a jamais eu de début, ou que l'ordre de l'univers soit le fruit du hasard. Le dernier argument a aussi des saveurs anthropomorphiques. Belles tentatives, mais ça ne fonctionne pas. En bout de ligne, le théisme est un acte de foi, de confiance, et non un acte rationnel. (NDLR : exact ! Et peut-être faudrait-il se limiter à cela. Notons au passage qu'il est difficile pour tout le monde de concevoir un absence de limites, précisément parce qu'il s'agit de notre lot universel. Tout ce que nous percevons est limité dans différents ordres de grandeurs. C'est sans doute ce qui nous empêche de pouvoir concevoir l'idée de l'existence d'un Dieu.)

Agnosticisme soutient qu'il est impossible de prouver de manière concluante tant l'existence que l'inexistence de Dieu. On affirme qu'aucune des thèses n'est concluante et que le doute, l'incertitude, est la seule attitude rationnelle qui soit acceptable. L'agnostique considère injustifié le passage de la certitude subjective («Je suis convaincu», «J'ai confiance») à l'affirmation objective («Cela est vrai, prouvé»). Autrement dit, le fait d'être convaincu d'une chose ne garantit pas qu'on ait raison dans les faits. L'agnostique croit donc qu'il est imprudent et irrationnel de méprendre une simple possibilité logique pour une preuve ou une certitude de l'existence de Dieu. Son attitude vis-à-vis du croyant pourra ainsi aller du mépris le plus total pour ce qu'il perçoit comme une démission de la raison jusqu'à l'envie que suscite en lui l'assurance procurée par la foi religieuse. (NDLR : ici encore, nous sommes d'accord. Et, en plus, ça rime ! Disons seulement aussi que l'absence de preuve de l'existence d'une chose ne constitue pas la preuve de sa non-existence. Dans notre entendement, on pourrait toutefois dire que, "tant que ce n'est pas prouvé, cela peut être mis en doute". Enfin, si l'existence de Dieu ne faisait plus aucun doute, la foi n'aurait plus guère de mérite. Mais ceci ne constitue pas une preuve !)

Athéisme L'athéisme est la négation de toute existence divine. Deux idées sont à la source de l'athéisme : on n'a pas besoin de l'idée de Dieu et en plus d'être inutile, cette idée est nuisible. C'est principalement cela que les discours athées tenteront d'établir - et non pas prouver que Dieu n'existe pas; c'est plutôt le travail du croyant d'en prouver l'existence, et non celui du non-croyant d'en prouver la non-existence. Ce n'est toutefois pas sans amusement que l'athée pointera les contradictions dans les arguments que lui présentera le croyant, qui a le fardeau de la preuve. (NDLR : par souci d'objectivité, nous donnerons aussi notre approbation sur le dernier point, celui qui réside dans le fait de dire que c'est aux croyants de faire la preuve de l'existence de Dieu et non l'inverse. Nous aimerions toutefois savoir ce qui fait dire aux athées que l'idée de Dieu est nuisible ?)

SOMMAIRE - ACCUEIL - HAUT - SUITE DU DOSSIER - PRÉCÉDENTE