Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Les cercles de protection. (suite)

Tout bon magicien auquel vous demanderiez des explications quant aux cercles de protection ne manquerait pas de vous faire remarquer, en prémices, qu'il ne s'agit pas réellement d'un cercle mais plus exactement d'une sphère. Bien sûr, c'est bien un cercle que l'on trace sur le sol, mais celui-ci ne représente finalement qu'une coupe d'une sphère imaginaire. Une coupe qui représenterait en quelque sorte son équateur. Le pratiquant se met donc virtuellement dans une sphère qui symbolise non pas la planète terre mais l'univers tout entier, le "cosmos" avec toutes les forces (cosmiques) qu'il contient. Le cercle va donc servir, entre autres, à "visualiser" (ce terme est très important en magie, nous le verrons plus loin), à imaginer un univers infiniment plus vaste avec lequel il va établir des échanges et agir en symbiose, en tous cas en étroite relation.
Il va donc y avoir une double interaction. Ou, si vous préférez, les choses vont se passer aussi bien en interne qu'en externe. Comme c'est souvent le cas, le fait de tracer extérieurement un cercle par terre autour de la zone où vous avez l'intention de travailler vous aidera à faire de même de façon interne. Le rappel des énergies du cercle intérieur sert à vous donner plus de forces et à mieux tendre vers l'harmonie, cependant, que le tracé matériel du cercle vous permet de concentrer davantage vos pouvoirs.
De cette affirmation, il ressort que l'exercice est essentiellement psychique et explique tout en l'imposant que ce cercle doit être tracé à partir de l'intérieur. Vous vous placez environ là où sera le centre du cercle et vous tracez autour de vous - pas question donc de dessiner le cercle en vous promenant autour de ce qui deviendra un cercle, car cela vous obligerait à le traverser, ce qui est formellement interdit sous peine de nullité du rituel. Cela peut évidemment facilement se comprendre puisque, en suivant le raisonnement indiqué plus haut, vous faites partie, virtuellement et réellement du monde que vous évoquez.

L'affirmation suivante, que nous avons déjà abordée précédemment, confirme ce que nous avons avancé tout en introduisant une nouvelle notion très importante.
D'aucuns estiment qu'il faut délimiter le cercle pour maintenir à distance les mauvaises influences. Ne pensez jamais en ces termes : comme l'existence reflète les croyances, si vous estimez avoir besoin de tenir les démons en respect, elle vous fournira de quoi répondre à vos désirs. Le cercle est utile pour contenir l'énergie, et, dans le même temps, il joue un rôle de miroir, de manifestation extérieure de l'énergie corporelle, c'est à dire de l'aura qui nous enveloppe.
Nous épiloguerons sur le sujet en signalant tout d'abord que l'existence de l'aura est à présent reconnue par les milieux scientifiques. Cependant, si son observation s'avère accessible au commun des mortels, elle n'est pas forcément si aisée et seule une pratique assidue et une expérience relativement poussée permet d'y arriver, en tous cas au point de pouvoir contrôler son harmonie par rapport à d'autres points.
Nos recherches sur le sujet nous amènent à dire que, dans le cadre des rituels, les entités généralement réputées comme telles ne sont pas considérées comme "bonnes" ou "mauvaises". Certains prétendent par exemple que si la fréquentation de certaines de ces entités s'avère effectivement désagréable, il serait abusif de les cataloguer comme "mauvaises" et, encore plus de leur faire ressentir votre sentiment à leur égard. En guise d'explication, on nous dit que ces entités ont seulement leurs caractéristiques propres et que les concepts de bien et de mal ou de bon ou mauvais ne font finalement qu'appartenir à un tout dans lequel tout se mélange au point de perdre le sens que nous leur attribuons d'habitude. Se protéger des agressions de mauvaises entités n'a donc guère de sens au niveau de la magie. Ce serait notre volonté de considérer certaines entités sous un tel aspect qui les rendrait conformes à ce que nous "voudrions" qu'elles soient, elles ne le sont pas en elles-mêmes. Les différencier de la sorte provoquerait donc leur mauvaise humeur et, à ce moment, elles pourraient se montrer réellement déplaisantes.

Nous le concevons, la chose n'est pas forcément facile à comprendre. Prenons donc un exemple (il sera farfelu, comme d'habitude, mais cela a généralement le don de bien illustrer ce que l'on veut dire...)
Imaginez-vous donc confronté à ce que vous considérez esthétiquement parlant comme un monstre. Il s'agit d'un truc vraiment hideux, qui bave, éructe, prononce des grossièretés et paraît agressif. Dans notre conception des choses, nous trouvons que cet être est répugnant et abject, infréquentable et nous avons tendance à le repousser violemment. Même si nous ne le faisons pas, il est fort probable que le "monstre" en question sentira bien que vous ne le considérez pas comme le bienvenu. Il y a de grandes chances pour que ledit monstre prenne ombrage de votre compagnie, voire qu'il entre en conflit avec vous ce que vous ne désirez pas vraiment (surtout au vu de son tour de bras et de ses trois mètres vingt de haut...)
Voyons maintenant les choses sous un autre angle : le monstre est issu d'un monde où tous les gens sont comme lui. Il appartient donc à une "normalité". Son comportement est, pour lui, tout à fait habituel, classique, normal. Lui, de son côté, trouve peut-être dégoûtant que vous ne baviez même pas et que votre langage soit aussi fade que de l'eau. Il vous considère comme ridiculement petit à ses yeux. Mais il ne se formalise pas de ces différences entre vous deux car il les accepte dans un contexte d'échange entre entités naturellement différentes. Il peut d'ailleurs effectivement vous rendre de fiers services, que vous ne soupçonnez même pas et votre comportement à son égard lui paraît donc "à juste titre" comme déplacé, malveillant. De fait, il va vous couper en petits morceaux et vous hacher menu, ça vous apprendra !
Il faut être diplomate, en magie !

La création du cercle, en pratique.

Les explications ici présentes sont uniquement techniques, elles ne comprennent pas les invocations des gardiens des points cardinaux que nous évoquons dans un autre chapitre.  Ne les oubliez pas !

Pour matérialiser le cercle extérieur sur le sol, il suffit de prendre un morceau de craie  (certaines instances préconisent d'autres matières, nous verrons cela plus loin.  Un second principe voudrait théoriquement que, dans ce cas-ci, la craie soit consacrée, de la même manière que tout ce qui doit servir en magie, faute de quoi l'objet reste techniquement et magiquement inefficace) et de l'attacher au bout d'une ficelle de deux mètres cinquante de long (ici, par contre, la ficelle ne devrait pas forcément être consacrée puisqu'elle ne joue que le rôle d'auxiliaire), le diamètre sera ainsi de cinq mètres. Si l'on opère dans la nature ou si l'on fait participer une autre personne à la cérémonie, on accroîtra ce diamètre jusqu'à 9 mètres. Mais si l'espace dont on dispose est plus petit, on adaptera la circonférence en conséquence.   Le principe est de  permettre aux autres personnes de se mouvoir facilement dans le cercle sans le briser, entendez : le franchir.  Le cercle doit toujours être tracé dans le sens des aiguilles d'une montre, et il est bon d'y déterminer les points cardinaux, l'est, le sud, l'ouest et le nord,  (aidez-vous pour cela d'une boussole), avant d'indiquer leur direction à l'aide de quatre bougies blanches. Vous ajouterez, si vous le désirez, d'autres bougies pour mieux éclairer la scène, mais dans ce cas, vous veillerez à les disposer en dehors de la circonférence. Vous prendrez alors place dans le cercle et vous vous tournerez vers l'est.

Il faut également représenter les éléments à l'intérieur du cercle, voici un rapide rappel de leurs correspondances :

AIR Est Pensées Encens Expression
FEU Sud Intuition Réchaud, bougie Initiative
EAU Ouest Émotions Coupe, verre d'eau (consacrée) Profondeur
TERRE Nord Sensation Bol de riz (ou un peu de terre) Sécurité

Pour trouver votre état et mieux vous compléter vous-même, faites face, à tour de rôle, à chacune des bougies qui représentent les points cardinaux sur le cercle extérieur. Contemplez aussi les objets qui se rattachent aux éléments et laissez-vous emplir de ce qui vit en chacun d'eux.

Pour prendre un exemple, si vous commencez avec l'air, à l'est, regardez le porte bâtonnets et suivez des yeux, en silence, les volutes de fumée de l'encens qui s'élèvent vers le ciel. Imaginez que vous êtes fait d'air et sentez-vous flotter comme en apesanteur dans l'atmosphère. Oubliez les soucis, les liens et découvrez la liberté.

Tournez vous ensuite vers la bougie placée au sud et observez un moment sa flamme, puis fermez les yeux et laissez l'élément feu vous emplir totalement. Considérez que votre corps est fait de flammes. Écoutez en les craquements et les grondements, puis figurez-vous le feu en train de brûler, de consumer votre personnalité, votre identité, jusqu'à ce que vous ne soyez plus qu'une flamme qui danse.

Orientez-vous alors vers l'ouest et la coupe contenant l'élément eau. Figurez-vous que votre corps est fait de petites vagues, qui ondulent à la surface de la mer, et sentez leur fluidité et leur fraîcheur. Laissez se dissoudre les craintes, les angoisses, les souffrances et les plaisirs dans cet élément, jusqu'à ce que tout se fonde en une grande vague d'énergie.

Enfin, reposez-vous en vous orientant vers la quatrième porte de votre cercle, celle du nord et de la terre. Permettez à la terre humide et sombre de vous accueillir en son sein, laissez s'évanouir votre enveloppe physique et mourez en elle.

Pour rappel, tout ceci est essentiellement technique : les instructions ci-dessus ne sont pas complètes, nous complétons d'ailleurs ces données au cours de nos pages.

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