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Voilà trois mots qui sont parfois utilisés les uns pour les autres, en guise de synonymes alors qu'ils désignent des personnes très différentes dans leurs attributions et possibilités.
Le magicien, comme chacun sait, est assimilable au prestidigitateur. On peut
aussi parler d'illusionniste. Son rôle est, évidemment, lors de spectacles ou
d'assemblées particulières, de faire la preuve de ses talents pour nous étonner
en faisant sortir un lapin de son chapeau (On peut essayer le contraire, mais
cela doit être plus difficile, quoi que...), de couper une assistance en deux à
la scie circulaire, sans pour autant la tuer et la reconstituer "comme par
magie", dans un autre endroit. Ils mettent donc en oeuvre ce que l'on appelle communément "la magie" mais cette magie n'est en fait qu'une certaine habileté à nous faire croire ce qui n'est pas, nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Certains tels que David Copperfield, réussissent apparemment des "tours" fantastiques et s'évertuent à faire disparaître (momentanément) la Statue de la liberté, pour ne citer que cet exemple. D'autres personnes ont réussi à faire disparaître les deux tours du World Trade Center (définitivement), mais il ne s'agissait pas de magiciens et cela s'est très mal terminé...
Beaucoup ont adopté le terme de "sorcier" comme honorifique. C'est peut-être ce qui a engendré la confusion dans l'esprit de beaucoup de gens. Un sorcier est moins qu'un vrai Mage, pour la bonne et simple raison qu'un sorcier ne contrôle pas les forces qu'il manipule. Un exemple de "sorcellerie" : lorsqu'un novice apprend un rituel et des formules magiques et les emploie sans avoir au préalable appris leur signification ou la façon dont leurs effets se réalisent. En d'autres termes, le sorcier est dépendant du savoir et du travail des autres en ce qui concerne l'efficacité de sa "magie". Pour autant que l'on puisse oser la comparaison, le sorcier est un "simple" jeteur de sorts qui a autant de rapport que celui qui existe entre un bateau de pêche et le Commandant Cousteau.
Le vrai Mage, d'un autre côté, connaît les lois universelles et travaille directement avec les forces de la nature pour obtenir les effets de sa propre magie. Il connaît son sujet et les lois qui le régissent. Sa vision des choses et donc aussi son efficacité sont nettement supérieurs, beaucoup plus fines. Il a généralement atteint un haut degré de maîtrise.
En somme, on pourrait qualifier un mage de "vrai magicien".
On entend souvent parler de magie blanche et de magie noire. Généralement, on convient que la magie "blanche" est celle qui met la magie en oeuvre à des fins bénéfiques, par opposition à la "noire" qui viserait à des fins maléfiques. Bien que nous puissions tout à fait rester sur cette définition un peu simpliste, il est nécessaire de faire une mise au point.
En effet, le concept de bien et de mal n'est pas prédominant pour le magicien qui comprend que l'univers est un tout unifié, et non pas l'opposition de deux parties. Selon la perspective hermétique, classer les choses en camps opposés de bien et de mal est secondaire par rapport à la distinction personnelle entre le juste et le faux. Le Bien et le Mal sont tous deux des jugements subjectifs que nous portons sur les divers tournants marquant notre vie, mais aucun des deux n'existe en tant que qualités inhérentes et objectives. Toute chose qui est n'est que parce que telle est la volonté de la Divine Providence.
Il est important que le magicien comprenne bien cela avant de s'attaquer au
travail de l'évocation car cette connaissance affectera sa relation avec les
entités qu'il rencontrera. Certaines de ces entités seront déplaisantes et
troublantes mais cela n'aura rien de bon pour ces créatures si le magicien part
du principe qu'elles sont "mauvaises" par nature. Cela n'aura d'autre effet que
de créer une barrière qui placera l'entité dans un désir de rébellion, et qui
sera infranchissable pour le magicien. Naturellement, tout ceci suppose la
réalité de l'existence de ces entités, il s'agit d'un autre sujet qu'aborde le
CERPI ailleurs dans ses pages. Le fait est que la personne qui pratique la magie blanche s'adressera, en principe, plus volontiers à des anges qu'à des démons et vice versa. Prétendre ici de manière définitive que les uns et les autres existent n'aurait guère de sens car il s'agit essentiellement d'une question de foi. Pour revenir sur une conception que nous replaçons à chaque fois que nécessaire, c'est donc en quelque sorte la foi du pratiquant qui fait exister lesdites entités en permettant l'accomplissement de choses qui dépassent notre entendement.
La position du CERPI est d'étudier, le plus scientifiquement et objectivement possible les phénomènes mystérieux, pas de prendre position pour ou contre l'existence d'entités ayant un rapport avec la religion en général.
Nous serions incomplets en omettant de signaler que le blanc et le noir ne sont pas les seules couleurs attribuées à des types de magie. On distingue donc la magie verte, la rouge, la bleue, etc. La magie rouge serait, d'après certains, une magie en rapport avec l'amour. Dans ce concept, nous pensons donc pouvoir la classer comme une subdivision de la magie blanche.
Voilà encore deux termes qui sont couramment utilisés l'un pour l'autre, or il existe une grande différence entre les deux. L'Invocation, c'est attirer quelque chose dans sa propre conscience ou dans le cercle magique lui-même. L'Évocation, au contraire, c'est attirer quelque chose de façon extérieure, ou dans le triangle magique. Quelque chose qui est évoqué ne pénètre jamais le cercle magique ou la conscience du mage.
De nombreux rituels débutent par l'invocation d'une divinité. Ainsi, le ritualiste attire la présence d'une entité extérieure dans sa propre conscience et dans son cercle magique. La raison de cet acte est que le ritualiste suppose que cela lui apportera un afflux supplémentaire de pouvoir pour activer son rituel. En d'autres termes, quelque chose qui est invoqué est toujours une chose extérieure attirée à l'intérieur du pratiquant.
Pour le lecteur passif, il est presque impossible de comprendre l'évocation de façon autre que superficielle, et purement intellectuelle. Un certain niveau de pratique et donc de maîtrise est donc requis.
Une école de pensée indique que l'évocation n'est rien d'autre qu'une ancienne forme de psychothérapie. Malheureusement, il est difficile de réfuter un tel principe compte tenu que c'est effectivement le seul résultat que quelqu'un suivant cette approche standard obtiendra. La raison étant que si une personne non initiée tente de pratiquer l'évocation, les seules choses qu'elle pourra probablement évoquer son celles qui se trouvent à l'intérieur de sa propre psyché. Bien que ceci puisse être thérapeutique, la plupart du temps l'évocateur est induit dans l'erreur de penser que les entités évoquées sont en fait des êtres extérieurs et non pas évoqués depuis sa propre imagination. Le véritable magicien, toutefois, n'est pas trompé par sa propre psyché et est capable de reconnaître les illusions. Seul une telle personne peut véritablement évoquer un être extérieur.