Le Vol de l'Agneau Mystique

Le Vol de l'Agneau Mystique figure parmi les ouvrages que les Éditions Jourdan ont aimablement mis à la disposition du groupement pour examen gratuit et nous ne saurions trop les remercier de leur sympathie. Il est vrai que l'événement constitue une énigme toujours irrésolue à l'heure actuelle et que les ramifications de l'affaire sont intéressantes à plus d'un titre. Voilà qui ne manquera donc pas de faire se tendre les oreilles des sympathisants du CERPI, de ses membres et correspondants.

Les Juges Intègres, un des panneaux de l'Agneau Mystique, a été volé à Gand dans la nuit du 10 au 11 avril 1934. On ne l'a jamais retrouvé.
Vu sous cet angle, le lecteur se contentera probablement de déplorer ce qui ne lui apparaîtra que comme un vol d'objets d'art parmi tant d'autres, un méfait loin de dater d'hier puisqu'il est antérieur à la seconde guerre mondiale. Ce serait mal connaître la question et il conviendrait tout d'abord de signaler que l'oeuvre en question est loin d'être la première venue et concerne tout particulièrement nos compatriotes belges. Nous trouverons dans le site de Philagodu, notre correspondant spécialisé dans la vente de timbres par correspondance, d'excellentes illustrations philatéliques à propos du fruit du génie de Van Eyck, quant à l'agneau mystique lui-même d'abord, l'Annonciation prélude à la Nativité dont il découle ensuite, la ville de Gand (Belgique) qui est le théâtre de l'affaire, mais aussi sur le musée des objets en pierre de Saint Bavon (une petite idée d'excursion supplémentaire), ou encore le peintre lui-même.

Mais la question se pose et l'on peut même mettre cela au pluriel : L'Agneau Mystique est-il conservé secrètement dans un coffre au Louvre ? Repose-t-il dans la tombe du roi Albert 1er ? Est-il toujours dans la cathédrale Saint Bavon ? L'a-t-on vendu à un collectionneur américain ? L'évêché l'a-t-il retrouvé en si mauvais état qu'il a préféré taire sa découverte ? L'oeuvre se trouve-t-elle dans le double mur d'une maison gantoise comme le signale un auteur flamand ? Quel rapport existe-t-il entre l'Agneau Mystique et Hitler ?

A ce sujet, il faut rappeler que Hitler, peintre raté, rêvait d'ériger un musée à la gloire de l'art aryen. Il l'aurait alimenté, au cours de la seconde guerre mondiale, d'œuvres remarquables volées au gré des invasions allemandes. Un effort titanesque dut être déployé, parfois avec des moyens de fortune, parfois par les troupes alliées elles-mêmes, pour sauvegarder lesdites œuvres, les soustraire aux griffes des ravisseurs et leur faire réintégrer leurs propriétaires légitimes. Ainsi, il semble que l'on retrouve la trace de l'Agneau mystique dans la région de Caen au moment du débarquement (comme le monde est petit au vu de ce que nous écrivions à propos de D-day et la bataille de Normandie et de nos propres vacances en Côte d'Opale !) Enfin, il n'est pas exclu non plus qu'en visant l'Agneau Mystique, Hitler poursuivait un autre but : la découverte du trésor des Templiers ! Bref, on le conçoit à présent, le vol de l'Agneau Mystique présente de nombreuses facettes susceptibles d'intéresser le CERPI !

Armés de leur seul esprit critique et après avoir examiné les nombreuses hypothèses émises tantôt sérieuses, tantôt farfelues, les auteurs de ce livre, André Van der Elst et Michel de Bom, nous démontrent que le chef-d'œuvre des frères Van Eyck repose toujours là où, comme le disait le présumé voleur avant que la mort ne l'empêche de parler : "Personne ne peut le retirer sans attirer l'attention publique."

Premier ouvrage en français sur le sujet, le Vol de l'Agneau Mystique fait également le point sur les dernières recherches et se lit comme un roman d'aventures. Rien n'y manque : le faux coupable, le policier naïf, les dessous politiques de l'affaire, un faux Sherlock Holmes, sans oublier l'administration nazie qui se lance à la recherche du tableau.

Tout se passe comme dans un bon thriller, à une différence près : ici, tout est vrai et l'énigme reste entière, des décennies plus tard.

L'avis du CERPI