Alors, parlons des autres arguments qui ont été évoqués dans cette émission et qui démystifient prétendument
l'affaire...
(Rappelons ici, qu'à ce stade de l'enquête, tous les éléments ne nous étaient pas encore connus, loin de là !).
Pour ce qui est des propriétaires (c'est surtout le vieux monsieur qui s'exprime) : "les volets n'ont pas bougé"
Je suis très étonné par les propos de ce monsieur. Mais ce qui m'étonne en premier lieu, c'est la formulation que je rappelle ici :
Le journaliste lui demande : "Et les volets ? il y avait des volets à l'époque ?
Le vieux monsieur répond : "Oui, encore maintenant, et il n'y avait rien non plus..."
"Non plus ?", en réponse à une question qui commence par "Et..." ? Or, dans l'émission il s'agit de la première question posée par le journaliste au vieux
monsieur. Peut-être est-ce une question de détail, mais cela semble anachronique. Il n'y a pas de raison que l'on commence par "Et...", sauf si quelque chose (qui n'apparaît
pas à l'écran) précède. Il n'y a pas de raison d'ajouter "non plus" (non plus !), ce qui implique aussi un précédent. J'en conclus que l'on n'a
pas respecté l'ordre des rushes. Je ne sais pas si cela a de l'importance mais je remarque seulement ce qui me semble une bizarrerie et me pose des questions quant à ce qui
justifierait cette "fantaisie". Vous remarquerez que ce n'est pas tant la "fantaisie" qui m'interpelle mais le nombre de ces fantaisies et nous allons les passer en revue...
Dans la réponse du propriétaire, je m'aperçois qu'il dit : "il n'y avait rien non plus...". Alors, nous sommes d'accord, il
s'agit d'une phrase négative qui semble contradictoire par rapport aux phénomènes décrits. Mais quand j'y pense, je me demande bien
pourquoi, à ce moment de l'émission, on comprend que "les volets n'ont pas bougé" ! Car, en effet, jusque là, personne n'a encore parlé des
volets dans l'émission. Nous allons y revenir, soyez attentifs !
Donc, le propriétaire dit "il n'y avait rien non plus"...
Et si le propriétaire - dans sa phrase laissée en suspens, avait voulu dire "Il n'y avait rien... qui justifiait le mouvement de ces
volets" ? Cela pourrait être un "non-dit", du type de ce que l'on conçoit tellement bien soi-même que l'on ne juge pas important de
le préciser, comme si tout le monde allait comprendre ce que l'on pense, comme on le pense ! Mais parbleu, dans ce cas cela n'aurait plus du tout
la même signification, ni la même implication ! Au lieu d'une contradiction nous aurions bel et bien une confirmation ! Mais il est
presque certain que les gens qui regardent l'émission la comprendront comme telle (un élément qui démystifie). D'autant que par la suite on va enfoncer le clou.
Et puis, on continuera en revenant sur le gendarme au visage flouté qui évoque, lui, l'épisode des volets qui "battaient"
(et il accompagne ses propos d'un geste des mains qui rappelle l'idée de volets qui "battent".
Moi je peux vous dire une chose : ces volets - qui sont toujours les mêmes qu'en 1993 - ne pouvaient forcément pas "battre" car ce ne sont
pas des volets à battants, mais des volets déroulants ! Selon moi, l'explication se trouve donc ailleurs. Malheureusement, pour le moment
nous ne disposons pas de cette explication. Il doit en aller ainsi, ou alors cela signifierait que les enquêteurs, gendarmes, policiers et
privés inclus, étaient complètement nuls et, pardonnez-moi, mais je refuse d'imaginer un tel scénario !
Ce qui se passe, dans l'agencement de l'émission, c'est que le spectateur comprend a posteriori que l'on parlait des volets qui
bougeaient. Somme toute, il s'agit d'une double négation (le gendarme raconte des bêtises quant aux volets puisque l'on a déjà vu "qu'il n'y
avait rien"). Cela renforce l'idée d'une supercherie, d'un mensonge ou d'une affabulation. Et pourtant, nous venons de voir que la réalité
pourrait être très différente.
Toutefois, le spectateur ne se livrera très probablement pas à cette gymnastique de l'esprit, d'une part parce que l'émission défile, qu'il a
sans doute fini une dure journée de travail et qu'il n'a pas envie de se creuser les méninges sur un sujet qui lui semble évident. La différence,
c'est que, nous, nous avons repassé cette émission jusqu'à la nausée et que nous l'avons analysée... La plupart des spectateurs, eux, n'y ont vu
que du feu et ont conclu : c'est de la foutaise !
Et pour clore le sujet des volets, pourquoi les propriétaires ont-ils donc tenu des propos aussi différents face à nous et face à la caméra ?
Parce que le moins que l'on puisse dire est qu'ils se faisaient démonstratifs et convaincants quant à ces fameux volets, ou plus
exactement la fenêtre. La dame disait que cela tremblait "terrible" (et elle se répétait), son mari confirmait (et nous disposons de
l'enregistrement audio). Il est difficile de comprendre un tel comportement et ce qui pourrait le justifier...
NB : Dans le déroulement ultérieur de notre enquête, nous avons eu pleine confirmation de ce que les volets ont bien bougé. Nous
expliquerons tout cela dans la suite de nos pages.
Nous
avons ultérieurement pu comprendre le quiproquo. Le gendarme
D.P. a montré le battement des volets en mimant le mouvement avec
ses mains alors que c'était inapproprié parce qu'en fait il
n'agissait pas en tant que premier intervenant. C'est ce qu'il
a entendu dire des intéressés (gendarmes B.B. et Y.M) qui, eux,
l'étaient bien et avaient assisté au phénomène. Surtout,
Giovanni Cosentino a pu s'entretenir avec le propriétaire par
téléphone et ce dernier lui a confirmé le pourquoi de la confusion,
cette dernière se présentant bien telle que nous la proposons ici.
Le vieux propriétaire de la maison prétendument "hantée" d'Arc-Wattripont disait aussi dans l'émission télévisée : "qu'il
n'y avait pas tant de spécialistes que ça qui étaient venus (chez eux), parce que la police les empêchaient... Il y a ici plusieurs choses à faire remarquer. Vous allez voir à quel point il y a moyen de relativiser cette information. 1)
Qu'entend-on exactement par "spécialistes" ? Ne reconnaît-on, par exemple, que les diplômés universitaires aux titres ronflants. Et puis :
"des spécialistes de quoi" ? En fonction de la réponse, on admet : a) Le professeur Jean Dierkens, médecin, professeur émérite de psychiatrie, spécialiste des phénomènes paranormaux (mais aussi très
doué dans d'autres domaines) b) Jacques Théodor, ancien chercheur du CNRS, immunologue, zététicien et donc spécialiste en démystifications. c) Jean-Marie Tesmoing, philosophie et lettres (e.a), expert en détection de fraudes aux phénomènes paranormaux. d) Vladimir Verovacki, recherche en phénomènes inexpliqués. 2)
Jusqu'ici, cela nous en fait quatre qui sont certains (et pas piqués des vers pour une affaire où il ne se serait "rien" passé). On
peut y ajouter : a) Le radiesthésiste appelé par les forces de l'ordre. Probablement monsieur A. Plume. Cela fait cinq. b) Un géomètre et géobiologue, cité par les témoins dans notre entrevue, identifié par nos soins et que nous avons contacté. En voilà six. c) Un désenvoûteur de la région de Saint-Trond, que les propriétaires avouent avoir été blessé dans leur maison (TIENS ! Quelqu'un aurait-il donc été blessé dans cette
maison ?, un point que l'on attribuait à mes affabulations ! Or,justement, on allait - plus tard - obtenir confirmation pour un deuxième blessé, conformément aux
renseignements obtenus de Jean-Marie Tesmoing. Voilà, de manière incompréhensible, lorsqu'il s'est rendu au grenier (il en est redescendu
le torse couvert de griffes !). Et de sept. d) Deux démonologues dont la présence est également certaine, mais qui ne sont intervenus que bien plus tard... Neuf ? Soit... soyons bons
joueurs et limitons-nous à sept pour la différence d'époque. 3) Si on admet la clique religieuse en tant que spécialistes (et si par exemple un exorciste n'est pas spécialiste en possessions
démoniaques qui le sera ?) alors il faut compter : a) l'évêque gallican, un autre prêtre et au moins quatre diacres et sous-diacres. Nous nous ferons bons princes et n'en compterons qu'un
seul (sur six tout de même). On arrive à huit. b) Le doyen de la paroisse et un abbé. Ici encore nous n'en compterons qu'un. Cela fait neuf. 4) Si on admet, en sus, les policiers et gendarmes comme "spécialistes" de l'enquête (brute), il faut alors en compter au minimum douze. Parmi
ceux-ci, il n'y a pas que de "simples agents" ou "gardes champêtres". Il y a aussi au moins un sous-officier et un officier. De l'autre côté,
nous avons au moins un commissaire. Ce n'est pas si mal, non ? Or donc, si l'on compte "sec", on arrive à neuf. Si on compte "souple" on arrive à 27, si on n'a oublié personne.
5) C'est là que je pose une autre question : à partir de combien cela fait-il beaucoup ? Pour qui est-ce que cela ferait beaucoup ? Je parie
que pour la ménagère qui doit faire blinquer la maison et demander de s'essuyer les pieds en entrant, préparer le café et faire la vaisselle,
etc. neuf ce n'est déjà pas mal ! Vingt-sept, c'est un abominable calvaire ! S'il s'agit seulement de faire visiter la maison et de
répondre aux visiteurs, c'est plus acceptable. 6) Et une dernière pour la route : "il n'y en a pas eu autant que ça, "parce que la police les empêchaient"... Or donc, est-ce que le fait que
la police les empêchaient d'entrer les empêchaient aussi d'être venus ? La police empêcherait-elle d'entrer quelqu'un qui ne viendrait pas ? Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand on analyse tout cela, je trouve qu'il y a de quoi rire ! Tout cela ne tient évidemment pas,
c'est de la démystification au rabais, du second choix. Mais encore une fois, parmi les spectateurs qui ont vu l'émission, qui aurait pu avoir
le recul nécessaire pour rectifier le tir ? Le développement ultérieur de notre enquête a pu démontrer qu'il y a eu plus encore de spécialistes qui sont
effectivement venus à Arc-Wattripont.
Parmi les arguments cités dans l'émission télévisée sur Arc-Wattripont, il faut encore citer le témoignage du
garde champêtre, celui de Jacques Théodor et encore ce qui ressort des propos du gendarme évoluant à visage flouté. Pour le premier (le garde champêtre), à ce stade de l'enquête M. Vanbockestal ne pouvait dire que ce qui suit : - Je ne suis forcément pas étonné des propos du garde champêtre puisque nous l'avions déjà interrogé et que nous connaissions donc déjà sa
position quant à cette affaire. Il a le droit de s'exprimer et d'avoir son opinion. J'ai déjà parlé de son cas.
Ce qui est plus étonnant, c'est que l'on nous oppose son témoignage alors que si le journaliste a pu l'interviewer, c'est grâce à nous !
C'est tout de même nous qui lui avons fourni les coordonnées et encore nous qui avons obtenu de lui son accord pour passer à la télévision. Dès
lors, le présenter comme un témoin (sceptique - mais ça, nous le savions parfaitement !) qui n'aurait jamais été interrogé en 1993, c'est un peu
déplacé ! Car, en fait, en quoi serions-nous responsables de cet état de choses ? La responsabilité ne nous en incombe absolument pas (nous avons
plutôt fourni au journaliste une matière de "scoop » : un policier de l'époque qui accepte de témoigner et, qui plus est, à visage découvert !) elle ne relève que du
travail des enquêteurs de 1993 ! Dans mon intro devant la caméra, je stipule bien que l'affaire date de 1993, ce qui est exact, mais je ne prétends pas que nous nous en
occupons depuis le début ! Ça, ce serait tout à fait faux. Cependant, le spectateur, une fois encore, peut le comprendre ainsi à voir comment les choses sont
présentées. "Bizarrement", ce témoin n'aurait pas été interrogé à l'époque ? Est-ce de notre faute s'il n'a pas voulu témoigner alors ? Est-ce d'ailleurs
aussi de la faute des enquêteurs de 1993 ? Comment un privé forcerait-il un policier à témoigner ? De toute façon, à quoi ressemblerait le
témoignage d'une personne obligée de témoigner ? Pourquoi les enquêteurs de 1993 n'ont-ils pas interrogé ce garde champêtre ? Je vous avoue que, pour le moment, je n'en sais pas grand
chose (mais cette question aurait pu être soulevée lors de l'émission) et que tout ce que je sais me provient de Jean-Marie Tesmoing, auquel
j'ai téléphoné. Il m'a dit que le garde champêtre "s'était frileusement retranché derrière les gendarmes qu'il n'osât contredire". Bref : ils
l'ont bien abordé mais il aurait refusé de parler à cette époque. Pourquoi ? Pour le moment, je n'en sais rien. Le journaliste m'a fait
remarquer par email, et à juste titre me semble-t-il, que cette version ne semble pas correspondre avec le caractère du garde champêtre, lequel
a son franc parler. Mais ce que je peux dire c'est qu'un caractère, ou un type de comportement, peut fortement changer en dix-huit ans, selon
que l'on soit en service ou retraité (les implications ne sont pas les mêmes !), pendant ou après la guerre des polices. Un policier ou un gendarme ne s'exprime pas librement face aux médias ou aux enquêteurs privés, cela passe par l'approbation de la hiérarchie et,
le cas échéant, cela peut amener des sanctions. Le journaliste le sait bien, lui qui a dû passer par mon intermédiaire pour pouvoir obtenir du
commandant l'autorisation d'interviewer le gendarme (ou au gendarme de passer à la télévision) ET le fait que la hiérarchie soit impliquée
autorise à penser qu'il puisse exister une certaine censure. Voire l'obligation d'évoquer certains arguments, par exemple celui d'une
supercherie. Je ne me retrancherai toutefois pas derrière cet argument car cela ferait un peu "théorie du complot". Mais je le retiens en tant
que possibilité dans le cadre d'une affaire qui a été soumise au black-out. Mais l'argument le plus fort que je puisse donner pour l'instant, c'est qu'il ne s'agit que d'UN témoignage, sur un minimum de douze ! A tout le
moins, il FAUT interroger les autres ! Cela dit, il faut aussi envisager le témoignage du gendarme et là, il y a encore beaucoup de choses à
dire. Pour le moment, je ne considère pas le témoignage du garde champêtre comme déterminant, même s'il tend à démystifier l'affaire. Ce
n'est qu'une tendance et en aucune façon une conclusion définitive comme le disait le journaliste. Ce serait "un
peu" trop facile. Par contre, cela montre la volonté du journaliste de régler définitivement son compte à l'affaire d'Arc-Wattripont. Tandis
que moi, je prétends que l'affaire reste inexpliquée jusqu'ici, pas qu'elle soit définitivement inexplicable ! Dans le même ordre d'idées, comme je l'ai déjà signalé,
peut-être que ce garde champêtre a parfaitement raison. Mais dans l'instant présent je peux dire : 1) Qu'il se considère donc comme le seul représentant de l'ordre à avoir vu vraiment clair dans l'affaire et que par conséquent il sous-entend
que tous ses collègues ont été extrêmement naïfs. Pas seulement les gendarmes qu'il ne pouvait peut-être pas sentir en raison de la guerre
des polices, mais aussi ses propres collègues du même corps de police que lui ! Cela mérite d'être pris en considération. 2) Le truc consistant à tirer avec son pied sur le fil du téléphone pour faire croire qu'il tombe tout seul, je veux bien, mais ça me semble
tellement grossier que j'ai beaucoup de mal à l'avaler. Ça me paraît simpliste, voire insultant pour ceux qui étaient sur place et qui
devaient donc avoir leurs yeux dans leurs poches ! 3) Le fait de présenter un témoin sceptique, en toute connaissance de cause, démontre plutôt notre objectivité et non notre éventuelle
tendance à défendre les phénomènes extraordinaires. Notre but est de les étudier, pas de crier au mystère. Mais le fait de les étudier suppose
qu'ils existent, ou qu'ils pourraient exister et notre rôle est de démêler le vrai du faux. 4) Maintenant, encore une petite nuance que je relève dans l'émission et les propos du garde champêtre, il dit : "Je n'ai jamais douté un seul
instant que c'était tout des trucs, d'ailleurs je me suis dit que la première fois que j'irais, je le tiendrais à l'œil !" Je ne vais pas
passer mon temps à croire que les spectateurs manquent de finesse, je supposerai donc que certains auront bien relevé comme moi que cela
laisse croire que le garde champêtre n'est pas arrivé sur les lieux dès les premiers instants. Dans ce cas-là, son témoignage deviendrait plus
que suspect. Or, cela semble bien le cas. Voulez-vous que je développe ? "Je n'ai jamais douté un seul instant que c'était tout des trucs..." Donc, il avait déjà entendu parler de l'affaire, c'était son a priori de
sceptique. Je le respecte. Mais cela reste un a priori. "Mais je me suis dit que la première fois que j'irais..." Donc, il n'y était pas encore allé ! - puisque la suite de sa phrase est : "je le tiendrais
à l'œil...". Donc, des choses s'étaient déjà passées, qu'il n'a pas vues, mais qu'il soupçonnait de ne pas être
réelles... Donc, avec ce que nous savons pour le moment, je comprends seulement qu'un sceptique qui n'a rien vu parce qu'il n'était pas là ne
rend pas un témoignage favorable à de prétendus phénomènes. Et qu'est-ce que cela prouve : rien du tout ! Ni dans un sens ni dans l'autre !
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