Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Contre argumentations (suite 1)


Parmi les arguments de l'émission télévisée qui prétendait démystifier l'affaire d'Arc-Wattripont, on relève aussi que, selon le propriétaire, le lit n'a pas été cassé. (On parle ici du lit de la chambre du prétendu "possédé").

La question du journaliste était : "Il n’a pas été cassé, ce lit" ?
Réponse du propriétaire: "Non".

Le journaliste : "Il n'y avait pas des coups dedans" ?
Le propriétaire: "Non".

Face à une double réponse aussi catégoriquement négative, les choses semblent claires et nettes : ce n'était pas vrai ! On nous a raconté des mensonges ! Tout cela a été inventé ! Une fois encore, comment le téléspectateur pourrait-il croire autre chose ? Comment pourrait-il, seulement un instant, imaginer que l'affaire d'Arc-Wattripont pourrait encore avoir quoi que ce soit d'extraordinaire ?
Avant d'analyser le problème du lit (qui se résout très, très facilement, sans avoir fait d'études universitaires...) nous allons faire un petit détour par la présentation du journaliste à propos du propriétaire.
Celle-ci est plutôt positive puisqu'il le décrit comme sympathique (On ne prétendra pas le contraire) et "toujours bon pied bon œil". Ma foi, à en juger de ce qu'en dit le voisinage, cela semble se vérifier puisque malgré son grand âge, il promène encore son chien à pied tous les jours. "Il se souvient de ce qui s'est passé chez lui. (NDLR : pour notre part, nous avons un jugement un peu plus nuancé. Nous avons vu précédemment que tant monsieur que Madame présentaient des défaillances au niveau de la mémoire : Monsieur qui se trompait lourdement sur la chronologie des faits, Madame qui ne se souvenait même plus d'Éric ! Mais ce dont il faut aussi se rappeler c'est l'ensemble des confusions possibles, vu la dualité des faits, entre l'affaire de 1993 et celle de "2011"). Ce qui est très étonnant c'est que sa version des faits diffère totalement des témoignages que nous avons recueillis.

Cette phrase remplit en fait deux buts : non seulement ce dernier va-t-il nous exposer ce qui est différent par rapport aux témoignages recueillis, MAIS AUSSI on nous renseigne sur la fiabilité de son récit. C'est-à-dire que l'influence éventuelle de son âge est comme gommée par l'expression "toujours bon pied bon œil" ET par la proposition : "Il se souvient de ce qui s'est passé chez lui". (Nous, on a envie de dire : "Ah bon ? Vraiment ? Vous êtes sûr ?)

Dans ces conditions, le téléspectateur comprend que l'on peut faire confiance aux propos de ce vieux monsieur et puis, comme il est chez lui, il doit tout de même bien savoir ce qui s'est passé, non ? Doit-on en conclure que cela sous-entendrait que les autres soient de jeunes ignorants qui ne se souviennent pas en dépit de leur relative jeunesse ? Je vous laisse seuls juges.

En tous cas, à condition d'en avoir la finesse et de pouvoir analyser la stratégie du journaliste, on comprend que "ses" témoins (ce possessif est déjà discutable !) sont toujours très valables (les vieux propriétaires sont toujours bon pied bon œil et se souviennent très bien; le témoignage du garde champêtre ne peut être que définitif car il est sceptique; idem pour ce chercheur du CNRS qui commet pourtant de grosses bourdes à l'écran). C'est une manière abusive d'accorder plus de valeur à certains témoins qu'à d'autres. D'une certaine manière, il s'agit déjà d'une forme de désinformation ou de manipulation du téléspectateur) et de l'utilisation de "l'argument d'autorité".

VENONS-EN MAINTENANT À L'AFFAIRE DU LIT PROPREMENT DITE.

A ce moment de l'enquête, beaucoup d'éléments nous manquaient encore et notamment une preuve formellement convaincante de ce que ce lit avait bel et bien été cassé. Mais elle n'était pas indispensable pour se faire une idée de la réponse et celle-ci est sidérante !

Je vous propose à présent de jeter un œil sur l'émission "Controverse" de Baudouin Cartuyvels (RTL-TVI) du 17 janvier 1993... Il s'agit d'un document précieux qui aura beaucoup d'utilité par la suite.
l'émission de Baudouin Cartuyvels du 17 janvier 93
A 14:48, le professeur Dierkens explique très clairement qu'il est allé sur place et qu'il a vu le lit abîmé !
A 15:22, on VOIT distinctement que le lit est bel et bien abîmé, sans discussion possible.
Ce point est donc indiscutable (et dans la suite de notre enquête nous allions encore en avoir meilleure(s) confirmation(s)) et, notamment, cette coupure de presse de la part de Giovanni Cosentino, émanant d'un journal flamand.

A notre tour de dire "bizarrement, cette image n'a jamais été présentée aux téléspectateurs dans l'émission qui nous concerne".

Pourquoi ? Le journaliste ignorait-il ce "détail" ? Cela semblerait curieux de la part d'une chaîne télévisée, de quelque importance, supposée pourvue d'un service d'archives. L'information datant du 17 janvier, peut-être le journaliste était-il trop jeune pour en avoir connaissance. Cependant, son équipe et lui semblent avoir travaillé pendant deux mois sur le sujet... Rappelez-vous que je lui avais proposé de s'adresser au professeur Dierkens et qu'il m'avait été répondu "Oui, mais lui c'est un convaincu...". Comprenne qui pourra !
Mais il y a mieux ! L'image du lit cassé apparaissait déjà dans un journal de l'époque !
Et mieux encore : l'image en question avait été transmise au journaliste par email par les bons soins du professeur de physique Giovanni Cosentino ! J'ai vu la copie du mail, c'est bien antérieur à l'émission !
Dès lors, il y a moyen de se poser deux questions très embarrassantes :
1) Pourquoi le journaliste a-t-il posé une telle question, alors que la réponse était si évidente ?
2) Pourquoi le propriétaire prétend-il, en dépit du bon sens, que son lit n'a pas été cassé ?
Au sujet de la première question, on ne sait que dire ! Cela laisse pantois ! Est-ce une méconnaissance totale du sujet, une lacune dans la documentation ? Autre chose ? Mais, avec ce que nous savons maintenant, c'est encore la réponse du propriétaire qui surprend le plus !

POURQUOI LE PROPRIÉTAIRE DE LA MAISON D'ARC-WATTRIPONT A-T-IL RÉPONDU QUE SON LIT N'AVAIT PAS ÉTÉ CASSÉ ?

Voilà ce qui devient la question fondamentale pour le moment. Et j'ai dit qu'il était très facile d'y répondre...
Et vous, avez-vous une idée ?
Bon sang mais c'est bien sûr ! Quand on a un lit cassé à ce point en 1993, on ne va pas le conserver jusqu'en 2011 en prévision d'une éventuelle émission de télévision ou comme "souvenir du bon vieux temps". Simplement, on le remplace. Et le lit présenté par le journaliste (en 2011) n'a évidemment subit aucun préjudice. Pour enfoncer le clou en plus de tous les témoignages et à l'attention des "oublieux", voyons l'image ci-contre qui, pour couronner le tout, est une photo
judiciaire comme indiqué sur la photo elle-même.
Si ce lit n'a pas été cassé, je ne sais pas ce qu'il faut à ce journaliste !

Remarquez, par la même occasion, deux choses qui peuvent avoir de l'importance : d'abord il s'agit bien d'un lit de deux personnes avec deux oreillers. Nous ne concluons rien sur ce sujet mais ne faisons que constater. Deuxièmement, nous n'avons jamais prétendu que ce lit avait été cassé par l'intervention d'une force surnaturelle ! La question était de savoir si ce lit avait été cassé (et indubitablement, il l'était, contrairement à ce que prétendait le travail journalistique !) et, le cas échéant : pourquoi le propriétaire lui-même avait pu prétendre le contraire, ce qui aboutissait à une preuve flagrante, lourde, de ce que l'affaire d'Arc-Wattripont n'était qu'une supercherie. Soit le journaliste a profité d'une confusion mémorielle entre 1993 et 2011, le coup de chance par excellence, qui desservait parfaitement ses desseins, soit il s'agit d'un grand art de la désinformation.

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