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Notre amie et correspondante, Svetlana Popova, qui
sera aussi un peu notre spécialiste en matière de phénomènes en provenance des pays de l'Est, nous a très bien décrit la façon dont les
choses se déroulent lors de cette danse des participants, pieds nus dans la braise (voir l'intro). Il s'agit donc d'une manifestation
traditionnelle que les habitants de la Strandja renouvellent chaque année et qui, faut-il le dire ? ne laisse personne indifférent.
C'est que, même si les fakirs nous ont déjà habitués à toutes sortes de prouesses, il n'est tout de même pas courant de voir ainsi des personnes
exécuter le prodige de se balader sur des charbons ardents et de s'en sortir indemnes. En tous cas, nous ne vous conseillerons pas
d'essayer chez vous !
Toutes sortes d'hypothèses ont déjà été formulées, les sceptiques s'en sont aussi donné à coeur joie, le mysticisme s'est mis dans la partie. Serait-il possible, comme l'affirment certains, que la foi ou la concentration mentale dont se nantiraient les exécutants de cette danse, soient de nature à expliquer le phénomène ? Y a t'il un truc ? Tout peut-il s'expliquer à la lumière des recherches du CERPI ? C'est ce que nous allons voir !
Deux saints - une légende - une tradition - un exploit inexplicable ?
Avant d'aller plus loin, nous allons prendre un complément d'information via le site http://knigite.abv.bg/bg_folklore/fr/may.htm (n'existe apparemment plus) :
21 mai. SAINTS CONSTANTIN ET HÉLÈNE
C'est la fête des danseurs sur la braise de la région de la Strandja. Cette tradition séculaire a subsisté jusqu'à nos jours et éveille l'admiration des spectateurs face au courage et à l'endurance de ceux qui la pratiquent.
Une légende de cette région en explique l'origine.
A l'époque lointaine où il vivait sur terre, le bon Dieu décida de se doter d'un assistant qui devait l'aider à mieux vaquer à ses occupations. Il se demandait
comment éprouver sa fidélité et finit par trouver le moyen. Il alluma un grand feu, convoqua tous les jeunes candidats, attendit que le bois soit réduit en braise
et leur dit : «Celui qui osera mettre ses pieds nus et danser dans la braise deviendra mon assistant !». Aucun des jeunes ne tenta l'expérience,
sauf un, nommé Constantin, qui se mit pieds nus, marcha sur le feu sans éprouver de douleur et fut même capable d'y danser. Il
devint l'assistant du bon Dieu. Un an plus tard, Constantin voulut se marier. Le bon Dieu finit par accepter et soumit les jeunes
filles à la même épreuve. Hélène dansa pieds nus sur la braise, le bon Dieu bénit ce jour et le consacra à Constantin et Hélène.
Leur exemple fut suivi et, à partir de ce jour, la tradition des nestinari se répandit dans toute la région. Jeunes et vieux font
dès l'aube la provision de bois pour le feu. Le soir, après le coucher du soleil, la cloche se met à tinter.
Des jeunes gens et des nestinari font le tour de l'église en portant des icônes et se rejoignent autour de la braise. Au son de la cornemuse et du tambour, les
nestinari se mettent à danser autour du feu, se rapprochent de plus en plus et finissent pas sauter sur les charbons incandescents.
Le rythme est rapide, les personnages semblent voler au-dessus du feu. Certains portent des icônes.
D'autres s'accroupissent pour toucher les cendres de la main et soulever une nuée d'étincelles.
Les nestinari dansent sur la braise sans éprouver le moindre mal. Bien que la température soit entre 400° et 800° C, la
plante de leurs pieds ne présente aucun signe de brûlure et le contact avec le feu ne provoque chez eux aucune sensation de
douleur. Pour les non-initiés, ce phénomène relèverait du surnaturel et les nestinari bénéficieraient de la protection des saints.
Certains expliquent l'insensibilité à la chaleur par un long entraînement de marche pieds nus dans la boue, par la rugosité
de la plante des pieds des danseurs ou par l'emploi d'onguents mystérieux. Mais les ethnographes ont prouvé que les nestinari n'emploient
aucun artifice particulier. D'autres affirment qu'en raison de la rapidité de la danse, leurs pieds ne touchent la braise que
pendant quelques centièmes de seconde. Il semble cependant que l'insensibilité à lachaleur soit surtout le résultat d'une longue préparation
psychologique et que l'état proche de l'extase qui préside à leur danse soit l'effet combiné du jeûne, de la contemplation et
de l'épuration de l'organisme qui provoque la contraction des vaisseaux sanguins et le refroidissement des membres inférieurs.
Après la danse sur le feu vient le tour de la ronde autour du feu, à laquelle participe toute l'assistance.
C'est la fête des Constantin, Constantine et Hélène.
Maintenant, commençons l'analyse proprement dite...