Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le triangle des Bermudes (enquête)


Le Triangle des Bermudes est sans nul doute un endroit qui interpelle. Des centaines d'avions et de bateaux pourraient avoir inexplicablement disparu sans laisser de traces et sans envoyer de message de détresse.
Le triangle des Bermudes est l'un de ces points qui tracassent les chercheurs, scientifiques et les gens intéressés par le paranormal. Mais personne ne sait encore exactement ce qui est la cause de toutes ces disparitions anormales !
Voilà maintenant des décennies que le Triangle des Bermudes agace par le nombre de ses mystères et la faculté apparente qu'ils ont à résister à toutes les explications. Voilà du moins la sauce que l'on nous sert à son propos. Mais la réalité est très différente et nous vous proposons de la développer. Suivez donc notre enquête...

La réalité sur le Triangle des Bermudes sera probablement de nature à décevoir les amateurs de surnaturel et de paranormal à sensation. En effet, en de nombreuses occurrences, ceux-ci devront déchanter. Pourtant, qu'ils se rassurent malgré tout. L'étude de ce même triangle laisse aussi de belles portes ouvertes vers de réels mystères. Nous allons voir tout cela...
Il est exact que de nombreux engins ont disparu corps et biens dans cette région qui semble donc, à plus d'un titre, mystérieuse à souhait. L'affaire ne date pas d'hier d'ailleurs car, en remontant les siècles, on s'aperçoit que même au XIVème siècle, les marins répugnaient à traverser ce "maudit triangle". Toutefois, s'ils exprimaient ainsi leur répulsion et si, déjà à l'époque, ils y avaient perdu de nombreux collègues corps et biens, en revanche ils attribuaient cela exclusivement aux mauvaises conditions météorologiques, aux fréquents déchaînements des éléments qui leur étaient fatals. Ce n'est toutefois qu'aux alentours de 1965 que le Triangle connut un "boum" médiatique parce que certains auteurs relatèrent des faits parfois plus qu'étranges. Malheureusement, il semble bien aussi qu'ils eurent la fâcheuse tendance à déformer sérieusement les faits pour les rendre extraordinaires aux yeux des lecteurs.

UNE SITUATION GÉOGRAPHIQUE ÉLASTIQUE ET DONC FAUSSÉE

Tout d'abord, comme nous l'avions déjà signalé en introduction, ce fameux triangle n'est pas délimité de manière bien définie. Selon les points de repère que l'on envisage on obtient soit un triangle, soit un trapèze, soit un autre triangle revêtant une forme et une taille bien différente à celle du premier. Or donc, certains naufrages, certaines disparitions eurent lieu en tenant compte de certaines surfaces mais d'autres sont à envisager sur des étendues bien plus importantes. Non seulement cela implique donc que ces sinistres n'entrent pas systématiquement dans la même logique géographique mais, de plus, il est clair qu'en étendant considérablement une surface de référence, on aboutit forcément à un plus grand nombre de possibilités. On s'inscrit donc ici en porte à faux dans un rapport statistique. C'est le premier "mensonge" ou la première inexactitude.

UN PHÉNOMÈNE ESSENTIELLEMENT STATISTIQUE...

Par ailleurs, il ressort de nos recherches que notre globe présente ainsi une douzaine de régions dans lesquelles les disparitions sont très fréquentes. Mais cela ne signifie pas pour autant que ces événements soient mystérieux. En effet, il appert tout simplement que ces régions sont également beaucoup plus fréquentées que les autres, ce qui augmente notablement la probabilité "normale" d'y trouver des accidents.
Toutes proportions gardées et en ne perdant pas de vue que toutes les comparaisons sont toujours plus ou moins bancales, nous pourrions citer comme exemple le cas bien connu des habitués de la région bruxelloise : chacun conviendra qu'il y a "logiquement" plus d'accidents de circulation au carrefour Léonard que sur la plupart de nos routes de campagne. Et pour cause !

...ET UNE RÉGION NATURELLEMENT DANGEREUSE

Une autre façon d'expliquer la mauvaise réputation du Triangle du Diable relève d'une part de la notion de triangle que l'on tire (abusivement donc) de sa délimitation et de la valeur superstitieuse que l'on accorde au triangle en question, et d'autre part aux nombreuses et importantes perturbations météorologiques qui y sévissent. Les tempêtes, les ouragans y sont fréquents, les eaux souvent très profondes, il y a une forte activité sismique, de nombreux récifs et les abords de la Floride présentent effectivement cette particularité géographique d'y voir un nord magnétique et un nord réel alignés sur une même ligne. Si l'on ajoute à cela le fait que la région soit extrêmement fréquentée (l'une des plus fréquentées au monde d'ailleurs avec des milliers et des milliers de traversées) il n'est guère étonnant que le nombre de sinistres y soit plus élevé. Pour reprendre presque textuellement l'affirmation de Pierre Bellemare sur le sujet : "La question du Triangle est donc essentiellement statistique et, finalement, ce qui est réellement étrange ce n'est pas que l'on y compte beaucoup de naufrages, mais bien qu'il n'y en ait pas beaucoup plus !" (cf. "La Terrible vérité" de Pierre Bellemare et Jean-François Nahmias, Albin Michel)
Mais nous n'en resterons pas là, car il y a beaucoup plus !

DÉFORMATIONS, AFFABULATIONS ET MENSONGES

Force est de constater, en effet, qu'il y a une fameuse marge entre les témoignages qui sont parvenus jusqu'à nous et la réalité. Dans la liste (non exhaustive) des disparitions que nous vous avons proposée en introduction, il faut en décompter plus d'un qui font soit l'objet de déformations, soit de pures affabulations.
Par exemple, le "Bella" qui aurait disparu dans le fameux Triangle des Bermudes en 1854 a été construit en 1852 mais n'a jamais fait naufrage : histoire inventée de toutes pièces.
Le sous-marin nucléaire Scorpio a bien disparu mais au large des Açores et donc en dehors du triangle maudit.
Les 5 Avengers prétendument disparus corps et biens, sans jamais avoir été retrouvés ont effectivement été contraints d'amerrir et les conditions météo ne leur ont permis de flotter que quelques minutes, mais ils ont bel et bien été retrouvés ! Sur les cinq pilotes, contrairement à ce qui fut avancé, un seul était réellement expérimenté. Les quatre autres avaient 300 heures de vol au total pour seulement 60 sur ce type d'appareil. C'est une erreur d'appréciation qui a placé la formation en panne de carburant et provoqué l'accident.
De nombreux bateaux ont effectivement disparu, mais il en existe aussi pas mal qui ont été retrouvés, notamment dans le golfe du Mexique, mais longtemps après et bien évidemment sans leurs équipages. Le fait que ceux-ci aient disparu n'est pas forcément d'origine surnaturelle car on imagine bien qu'ils n'allaient pas rester sur place pendant des années... Ils ont très probablement tenté de rejoindre la terre ferme par leurs propres moyens mais ont rencontré toutes sortes d'embûches dont la mer a hélas le secret. Ils auront servi de casse-croûte à des requins, fini noyés au terme d'une nouvelle tempête, auront succombé à la faim, à la soif, des suites de leurs blessures en l'absence de soins, etc. D'autres seront peut-être même arrivés à leurs fins, mais en auront profité pour disparaître de la circulation et trouver un anonymat qui arrangeait bien le problème de leur casier judiciaire...
Pour poursuivre dans la même optique, il faut aussi dire que nombre de témoignages n'ont fait l'objet d'aucun rapport officiel, des faits n'ont jamais été corroborés par les tours de contrôle ou les compagnies. Certaines phrases, soi-disant échangées entre des appareils et la tour de contrôle ont été complètement modifiés, parfois du tout au tout, des perturbations électriques ont dénaturé d'autres messages en leur conférant une apparence de mystère, mais l'apparence seulement.
Cela a notamment été le cas de ce bateau japonais qui parlait de "poignard". Ce bateau a été vu par un paquebot qui se portait à son secours. Il était en train de couler dans une mer déchaînée. On peut même mettre le doigt sur des cas où le nom de la compagnie aérienne ou de transport maritime n'existait tout simplement pas ! Il n'y a donc pas un seul mensonge concernant le Triangle mais bien toute une flopée.

LE CAS DE LA MARY CÉLESTE 


Il existe aussi des explications beaucoup plus terre à terre que ce que l'on imagine ou des explications scientifiques et bien moins "glorieuses" pour le domaine du surnaturel. Ainsi, beaucoup se souviendront de ce que la Mary Céleste fut longtemps considérée comme le bateau le plus mystérieux de l'histoire du Triangle. Un équipage qui disparaît très mystérieusement, en abandonnant même ses pipes (c'est tout dire pour des marins !), un équipage jamais retrouvé pour un bateau pratiquement intact si on excepte certaines avaries d'ailleurs elles-mêmes inexplicables... Comme l'explique encore Pierre Bellemare, l'affaire se démêle assez facilement. Le capitaine du vaisseau qui avait découvert la Mary Céleste était de connivence avec le commandant de cette dernière. Selon les lois en vigueur dans ce domaine, ils avaient mis en scène cette disparition avec des marins à eux. Le capitaine récupérait ensuite une belle somme.

Il existait une autre explication : étant donné que la Mary Céleste transportait une importante quantité de barils de méthanol, les importantes variations de température entre le lieu de départ et ceux traversés ont fini par représenter à leurs yeux un danger d'explosion. La méconnaissance du produit en question (à l'époque) a provoqué la panique et les marins se sont fait remorquer dans une chaloupe attachée avec une corde. Mais une tempête a mis cet équipage à mal...
Il y a une autre explication, la nôtre : l'un des barils est venu à s'ouvrir (un bouchon a effectivement été retrouvé au sol). Il existe une importante différence de température entre New York (lieu de départ) en hiver et la région des Açores (lieu de découverte) en été. Les dizaines de litres du baril de méthanol se sont donc mis à s'évaporer et à intoxiquer les marins. Ceux-ci sont devenus "fous", incontrôlables et ont cédé à cette démence.

QUELQUES PETITS TRÉSORS TOUT DE MÊME...

En dehors de ces cas malheureux qui ont induit des milliers de personnes en erreur par le biais d'auteurs sans vergogne, le Triangle des Bermudes a tout de même permis de donner naissance à certains petits trésors cinématographiques et à de réelles découvertes qui, elles, sont pour le moins surprenantes. Au rayon cinéma donc, nous ne pouvons que vous conseiller "Nimitz, retour vers l'enfer" ("Nimitz, the final countdown" avec Kirk Douglas) qui, s'il ne date pas d'hier, mérite le coup d'oeil :
1980. Au cours d'une mission de routine dans le Pacifique, le porte-avions nucléaire USS Nimitz est pris dans une tempête électromagnétique. Peu après, le bâtiment capte sur la radio des émissions datant de 1941, parmi lesquelles des informations concernant la progression de l'armée allemande en URSS. À bord, personne ne parvient à expliquer ce qui se passe. Par ailleurs, les photos ramenées par les avions de reconnaissance montrent le port de Pearl Harbor intact. Dans le même temps, deux avions de chasse abattent deux chasseurs japonais "zéro", après que ces derniers ont attaqué un yacht à bord duquel se trouvaient un sénateur américain et sa secrétaire...
Bien sûr, il s'agit d'une fiction. Quelques scènes guerrières à peu près inévitables dans un tel contexte, mais également de très belles incursions dans les phénomènes temporels. Or, il se fait que le Triangle des Bermudes pourrait effectivement présenter ce genre de curiosité. Remarquez toutefois que nous utilisons le conditionnel, il ne s'agit nullement d'une certitude. Pourtant, on peut citer quelques faits pour le moins troublants...
Vous trouverez ci-contre une bande annonce de ce fameux film : "Nimitz, retour vers l'enfer", que nous vous suggérons.

Il semble que l'on puisse accorder quelque crédit, et probablement même plus, à cette histoire dans laquelle un bâtiment aurait traversé une zone de perturbations importante qui aurait duré onze minutes. Les témoins n'ont jamais pu prouver les manifestations très étranges qu'ils ont décrites. Par contre, tous auraient eu, après les événements, leur montre qui retardait de très exactement onze minutes...

Le problème c'est que l'on trouve également des témoignages accablants qui semblent mettre ce point en doute : on peut lire dans plusieurs ouvrages le cas d'un appareil de la compagnie Eastern Airlines qui, pendant 10 minutes, a disparu des radars de Miami. Il réapparut soudain et les passagers constatèrent que leurs montres retardaient toutes de 10 minutes.


 Cela pourrait venir à l'appui de la théorie du trou noir. Le seul problème est que ce vol n'a jamais existé … Le personnel de l'aéroport de Miami n'en a jamais entendu parler, pas plus que la compagnie aérienne. Il n'y a aucun rapport officiel sur cet incident. Voilà qui est effectivement gênant !
Il n'empêche que l'on dispose d'un autre exemple du même type : Un jeune pilote du nom de Bruce Gernon qui, après avoir traversé uétrange nuage, a atterri à Miami avec un quart d'heure d'avance sur le temps de vol normal. Cet incident a fait l'objet d'un compte-rendu.
Mais l'allusion aux problèmes temporels se retrouve dans une autre occurrence, également établie officiellement :
L'affaire la plus étrange est celle que vécut Helen Cascio. Elle s'envola pour Turk Island, aux commandes d'un Cessna 172, avec un passager à bord.
A l'heure prévue pour son arrivée, un Cessna 172 tourna bien au-dessus de l'île mais repartit sans atterrir.
Au sol, on voyait bien l'avion et on captait les messages de la pilote mais, elle, de son côté, ne semblait rien entendre.
« Je ne comprends pas. Depuis le temps, on devrait voir la ville, l'aéroport. Mais, il n'y a rien là-dessous. C'est complètement désert ! ».
La tour de contrôle tenta vainement de reprendre contact mais la pilote semblait sourde et aveugle. Comme l'avion faisait demi-tour, une voix de femme dit : »Il n'y a donc pas moyen de se poser quelque part ! ».
Les contrôleurs virent l'avion faire demi-tour et disparaître dans un banc de nuages dont il ne ressortit jamais.
Pourtant, cet avion était bien réel et la pilote avait bien annoncé son atterrissage en donnant son identification à la tour de contrôle.
D'après les propos d'Helen Cascio, l'île avait l'air totalement déserte comme à l'époque où l'homme n'avait encore construit ni ville, ni aéroport.
Cet avion et ses occupants seraient-ils revenus des siècles en arrière ? S'agit-il d'une illusion temporelle ou d'une distorsion du temps bien réelle ?
Au chapitre des apparitions ou phénomènes échappant aux traditionnelles disparitions, nous trouvons également celles-ci :
Le 17 février 1935, un «avion fantôme» plongea en silence dans l'océan, au large de Daytona Beach, en présence de centaines de témoins. La mer est peu profonde à cet endroit là et des recherches furent entreprises. Mais, on ne retrouva aucune épave et aucun avion ne fut déclaré disparu.
Au cours du mois de juillet 1975, un groupe d'océanographes traversait un orage magnétique et sec.
Jim Thorne voulut fixer sur la pellicule l'une de ces énormes décharges d'énergie. Mais, au développement, la photo montra, en plus de l'éclair, un navire à voiles carrées, alors que nul bateau ne croisait à proximité ce jour là.
John Sander, steward sur le Queen Elisabeth 1, vit un petit avion raser la mer à quelques encablures du paquebot.
Un officier et un autre marin le virent également lorsqu'il s'abîma dans les flots.
Le navire stoppa et on envoya une chaloupe mais les sauveteurs ne repérèrent pas de débris.
Le Triangle des Bermudes ne peut donc pas s'expliquer uniquement à l'aide de conditions météorologiques particulières (même si celles-ci jouent un grand rôle) ni au moyen des statistiques, en dépit de la grande influence de ces dernières. Il fallait donc envisager d'autres explications et c'est bien ce qui a été fait. Nous étudierons prochainement les points énumérés en bas de page. En attendant, voici la position officielle du CERPI :


Dans l'immédiat(avant enquête, mais le point suivant nous servira d'a priori, en dépit de ce que l'on dit des a priori), notre position officielle sera de prétendre que le triangle des Bermudes doit seulement sa réputation aux caractéristiques mêmes et aux particularités géographiques de l'endroit (météo, fréquentation, affabulations et mensonges) et aux histoires fantastiques.
Nous n'acceptons momentanément pas la théorie mystérieuse en raison du fait que, apparemment, les compagnies d'assurances n'ont pas augmenté leurs primes quant aux contrats concernant les appareils circulant dans le Triangle. Mais à ce sujet, Claude Burkel n'est pas d'accord. Voyez son article. (et notre réponse).

A étudier ou vérifier :

• Les perturbations ou particularités magnétiques
les vagues scélérates
Les cas de vents déferlants
• Les explosions de méthane
• Les distorsions temporelles éventuelles (qui feront l'objet d'un chapitre entier)

Et d'autres sujets encore...