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L'histoire à fichtrement l'air d'une boutade et, bien sûr, comme d'habitude avec le CERPI, nous n'avons pas hésité à accompagner le présent récit de tout l'humour qui s'imposait. Ce qui n'empêche que, contrairement à ce que l'on pourrait bien penser, les choses ne sont pas si ridicules que cela et correspondent à une (certaine) vérité. Il convient bien entendu de distinguer le vrai du faux. Alors de quoi s'agit-il, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
C'est notre correspondante, Elisabeth, qui nous entretenait récemment d'un fait troublant survenu en France, à Libourne plus exactement (Aquitaine).
Hier matin à Libourne, Georges Frustier a découvert dans son jardin un mystérieux cercle noir imprimé sur sa pelouse. Aucune explication
n'est donnée à ce jour.C'est en ces termes que le blog sud ouest http://photodujour.blogsudouest.com/2007/10/03/3-octobre-2007-libourne-33 présentait les choses. L'affaire remonte donc au début du mois et n'avait apparemment rien laissé transpirer de ce côté de l'outre-Quiévrain, du moins pas dans nos sphères et l'information avait glissé entre les mailles du filet. On ne peut pas être partout non plus et nous remercions donc Savina de nous avoir mis sur cette piste.
Or donc, en l'occurrence, point de crop circles ou d'agroglyphes si vous préférez, mais tout de même une étrange trace circulaire qu'il n'est pas si facile d'expliquer à première vue. Bien sûr, la forme circulaire peut faire penser à une "soucoupe volante", aux traces d'un atterrissage d'extraterrestres. Mais où irait-on s'il fallait tout attribuer aux extraterrestres sous prétexte qu'une manifestation revêt une forme circulaire ? Voilà : on ne pourrait plus faire des crêpes à son aise, ni des omelettes d'ailleurs (quoi ? Vous en faites des carrées, vous ?)
Le mystère n'est cependant pas resté longtemps là à nous narguer, si ce n'est qu'il y eut, le jour de la conversation entre Savina et le boss du CERPI, une confusion dans l'interprétation de ce que notre correspondante avait dit, laquelle ne manqua pas de susciter l'hilarité. Savina avait pourtant bien parlé de champignons...
Mais c'est là, justement, que l'administrateur s'est fourvoyé. Ce dernier avait en effet compris que l'atterrissage d'un OVNI avait été suivi de l'apparition de champignons en cet endroit. Des champignons importés de l'espace ? Voilà qui aurait été bien singulier et hautement improbable,!
PHOTOS STÉPHANE KLEIN

La réalité n'a rien de fantastique : point de petits bonshommes verts, amateurs d'omelettes (carrées) aux champignons (de l'espace) ni de soucoupes
volantes ou autres mystères particulièrement extraordinaires. Comme Savina avait voulu l'expliquer au patron (qui devait être bouché ce
jour là !), les responsables sont de simples champignons ! Toutefois, il convient d'en dire un mot car ces champignons gagnent à être
connus, surtout de ceux qui s'intéressent à l'ufologie car il s'agit de l'une des "explications types".
Il existe en fait sept variétés de ces champignons qui portent au moins des noms curieux : "ronds des fées" ou "ronds des
sorcières". Ils ont la particularité de pousser en cercle plus ou moins parfait, ce qui est tout de même remarquable par son caractère inhabituel !
Tous les Hygrophores des sous-genresLimacium et Camarophyllus, la plupart des Psalliotes et des Hébélomes, la majorité des Tricholomes et des Clitocybes, beaucoup de Cortinaires et de rares Amanites peuvent produire cette formation. Les plus typiques étant le Tricholome de la Saint-Georges, le Marasme des Oréades et le Clitocybe géotrope.
Ces curieux cercles de champignons ont été remarqués par les hommes depuis fort longtemps et ont donné lieu aux plus poétiques légendes : Nymphes et Dryades, elfes et gnomes en seraient les responsables. Au Moyen Âge, on y voyait la trace de la " danse des sorcières pour évoquer le démon ", celle des fées, la main du diable ou celle de génies nocturnes tels que korrigans et farfadets.
De fait, on voit souvent l'herbe dépérir sur cette zone dénudée où apparaîtront, en saison, les nouveaux champignons. Fait plus curieux, l'intérieur du cercle montre une végétation languissante, alors qu'à l'emplacement du cercle de l'année précédente, l'herbe forme un anneau luxuriant d'un vert magnifique. Ainsi, ces «rondes» sont observables avant même l'apparition de tout champignon sur leur bord, et encore plus remarquables vus d'avions, les aviateurs repérant plus aisément ceux qui échappent aux regards des «rampants» en raison de leur immensité.
Selon Henri Romagnesi, l'explication de leur origine est très simple : à la manière d'une
colonie bactérienne sur un milieu de culture, une unique spore, ayant germé, émet son mycélium dans toutes les
directions, et les différents «rayons» du cercle se développent à vitesse sensiblement égale. Quand le sol
est épuisé, le mycélium colonise une nouvelle bande de terrain. Il s'ensuit année après année une progression de
la colonie en un cercle de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, voire plusieurs centaines de mètres pour les plus anciens. Dans les immenses prairies des
États-Unis et du Canada on en connaît de plus d'un kilomètre de diamètre et Georges Becker en a repéré un de Clitocybe gigantea
près de Belfort d'environ 600 mètres !
La distance franchie annuellement par le mycélium annuaire étant connue, il est facile de calculer son âge. Les cercles d'une dizaine d'années sont les plus courants mais les ronds de sorcières de plus d'un siècle ne sont pas rares, celui de Belfort cité plus haut étant estimé à plus de 700 ans. Même quand ils sont aussi anciens, ils restent aussi prolifiques qu'au premier jour; V. Piane a compté plus de 700 exemplaires de Pieds bleus (Lepista nuda) dans un cercle d'une cinquantaine de mètres de rayon.
Quant au phénomène de variation de couleur de l'herbe et du comportement de la végétation, le dépérissement s'explique par l'épuisement des substances nutritives du sol au profit du mycélium et/ou la production de toxines sécrétés par ce dernier, notamment une quantité excessive de nitrates et de substances antibiotiques. L'anneau de végétation luxuriante a été expliqué (Mollard) par les mêmes nitrates (sels ammoniacaux) qui, dilués par les pluies et atteignant un taux comparable à celui aux engrais horticoles, perdent leur nocivité et deviennent bienfaisants pour ces plantes dont ils favorisent la croissance.
Georges Becker signale deux types de faux cercles : celui dont un arbre est le centre, et où le mycélium ne fait que suivre la progression des radicelles périphériques, et le cas des ronds qui apparaissent spontanément tout formés et ne progressent pas.
Myron Smith, spécialiste de la génétique des plantes à l'Université Carleton, à Ottawa, a découvert au Michigan un «anneau» d'Armillaire bulbeuse (Armillaria bulbosa), qui s'étendait sur plus de 15 hectares de forêt, estimant son poids à plus de 10 tonnes et son âge à 1 500 ans, soit un des plus vieux organismes vivants au monde.
Information Wikipédia.
Les
deux photos ci-contre nous viennent de M. Jean-Paul Godu, correspondant du CERPI intéressé par l'ufologie et qui a pu observer lui-même le
phénomène.
Nous remercions vivement Elisabeth et Jean-Paul Godu pour leur participation à cet article.
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