Michel Fourniret

Nous sommes toujours en Belgique, mais cette fois sporadiquement à cheval sur la France, qui se trouve à proximité. Nous n'allons pas non plus épiloguer sur l'affaire Fourniret qui est désormais bien connue. Mais cela signifie que cet individu est bien réel, lui aussi. Un homme déjà âgé, qui ne paiyait pas de mine, peu bavard, qui effectuait bien des travaux - derrière chez lui - de temps en temps, mais dont c'est à peu près tout ce que l'on savait.

Pourtant, il s'agit sans conteste d'un sinistre individu qui se décrivait lui-même comme bien pire que Marc Dutroux (c'est tout dire !). En effet, dans certains cas, Marc Dutroux a relâché ses victimes, certaines ont réussi à sortir de ses griffes. Pour d'autres, qu'il a séquestrées, il leur a accordé un certain répit. C'est une façon de parler bien sûr, puisque, pendant ce temps, il avait tout le loisir d'abuser abominablement de ces fillettes. Mais la différence entre les deux monstres c'est qu'avec Fourniret, il n'y avait pas de pardon, pas d'échappatoire : la victime potentielle était épiée, le coup était calculé, prémédité, et une fois que le forfait avait été commis, la mort était au rendez-vous. Inexorablement.

Fourniret apparaît donc, dans un premier temps comme un "monsieur-tout-le-monde".  A la rigueur, comme quelqu'un à qui on donnerait "le Bon Dieu sans confession".   La vérité est malheureusement très différente !  Il ne faut pas non plus trop se fier aux éventuelles "bonnes relations" que l'on pourrait attribuer, hâtivement, à ce soi-disant "pèpère" aux tempes grises, sous prétexte qu'il dispose(ait) d'un château.  Ce serait alors plutôt une espèce de château de Dracula !  En effet, après avoir cru qu'il provenait d'une organisation malveillante on s'est rendu compte qu'il faisait partie du magot du gang des postiches, qui sévissait il y a quelques années.  Belles relations !

Qu'importe finalement pour les victimes de Fourniret, plus nombreuses encore que celles de Dutroux ? Le vieil homme avouait "chasser" 2 filles par an !   Dans son jargon insoutenable, ce qu'il faisait s'apparentait au noble sport de la chasse ! Mais cela pourrait être bien plus car les informations qu'il livrait aux autorités parvenaient au compte-gouttes et selon son bon vouloir. Monsieur avait ses exigences et ne parlait pas à n'importe qui, il détestait par exemple qu'on le compare à Dutroux, qu'il méprisait car "il est vulgaire" (?) On doit sans doute se sentir mieux lorsque l'on vous qualifie de serial killer que de pédophile !

Michel Fourniret, qui a avoué neuf meurtres en France et en Belgique, a été reconnu «totalement responsable de ses actes» et «ne nécessitant pas d'être interné», selon son expertise psychiatrique révélée par le journal le Soir. Le tueur en série des Ardennes peut donc rester en prison, passer en procès et accéder à une sanction pénale, d'après le Dr Walter Denis. L'avocat de la défense, Me Bernard Castaigne, a toutefois été «étonné» de lire dans son rapport que «l'état mental de Michel Fourniret ne le rend pas dangereux, ni pour lui-même ni pour la société» et qu'«il ne nécessite aucune prise en charge thérapeutique». Selon l'avocat, le psychiatre le qualifie paradoxalement «de pervers sexuel et de pédophile, même si [son] client refusait ce mot». Fourniret, qui «chasse», viole, tue de «jeunes vierges», déteste en effet l'appellation de «Dutroux français» et se sent bien supérieur au pédophile belge.  Curieuse conception des choses où le sens des valeurs est bien mis à mal.  Combien de gens "normaux" croisons-nous chaque jour, dans la rue ?

Pas dangereux pour la société ? Franchement, j'aimerais qu'on nous explique ! Combien de morts faut-il donc avoir sur la conscience (à condition d'en avoir une) pour devenir dangereux ?

Elisabeth Brichet, une baby-sitter non identifiée, Céline Saison, Mananya Thumpong, Isabelle Laville, Natacha Danais, Farida Hamiche, et tant d'autres peut-être, figurent parmi les victimes de cette personne... pas dangereuse pour la société !

Hé bien, dans ces conditions...

Il ne devrait toutefois maintenant plus faire de mal à personne.  A moins que les morts...