La crucifixion

Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

LA CRUCIFIXION
(ou CRUCIFIEMENT)


Le CERPI ne pouvait passer la crucifixion sous silence pour des raisons évidentes. Le christianisme est la religion majoritaire en Belgique (le pays du CERPI) et dans la plupart des pays européens, il était donc normal que nous en parlions puisque ce sujet intéresse la grande majorité de nos proches. Mais cela ne pouvait être l'unique raison et nous rappelons à cette occasion que le CERPI en lui-même ne se revendique d'aucune confession particulière, c'est-à-dire que nous nous refusons d'orienter nos recherches et études sur ce seul critère.

Généralités et origines

La crucifixion était d'application dans l'Antiquité grecque et romaine. Mais l'origine de ce supplice provient en fait plus probablement des Phéniciens ou des Perses, en tous cas de l'Orient. Chez les Romains, il s'agissait d'une peine particulièrement infâmante qui était théoriquement réservée en priorité aux esclaves, ultérieurement aux brigands et pirates ou à la rigueur aux prisonniers de guerre et condamnés politiques. L'empereur romain Constantin Ier fit abolir le supplice de la crucifixion en 313, après sa conversion au Christianisme.

Ce serait pour troubles réitérés de l'ordre public mais aussi pour la fondation d'une "secte interdite" que Jésus-Christ aurait été condamné à la flagellation puis à mort et exécuté par crucifixion (conformément à la loi romaine). Il s'agit sans conteste du crucifié le plus célèbre, mais il ne fut certainement pas le seul, que du contraire car, entre autres, certains de ses apôtres subirent le même sort, avec toutefois moins de publicité mais selon des variantes consistant par exemple à crucifier le supplicié la tête en bas.

Il faut également noter que nos études réalisées à partir du Code da Vinci mettent en évidence que certains se sont attachés à mettre en doute l'historicité même de ce personnage (JC) et à prétendre que le Christianisme serait en fait une religion calquée sur plusieurs autres.

Description.

Le condamné est fixé bras écartés sur une poutre horizontale, qui en latin s'appelait patibulum (mot qui donna "patibulaire" pour désigner une personne au faciès prononcé et de laquelle il convient de se méfier puisque cette personne est "digne de porter la croix" autrement dit une personne peu recommandable) avec des cordages, ce qui pouvait donc provoquer un effet de garrot. Cette manière de crucifier les gens est assez peu connue car tout un chacun pense immédiatement aux clous, ce qui est une erreur. En fait, le crucifiement n'est qu'éventuellement doublé d'un enclouage des poignets, ce qui rend le supplice plus pénible encore. La suite de la description s'écarte progressivement de ce que tout le monde s'imagine le plus souvent.

Ainsi, les pieds encloués ou attachés, reposent sur une console en bois fixée sur le montant vertical, qui portait le nom de stipes. Contrairement à ce que laisse penser la tradition picturale chrétienne, la croix était plus probablement en forme de T, et d'une taille à peine supérieure à celle d'un homme debout. Par conséquent, on peut imaginer que ce n'était que la crainte de représailles de la part des Romains ou une surveillance étroite qui aurait empêché quiconque de venir porter secours au "Roi des Juifs". Par contre, on peut très bien imaginer que, d'une manière générale, les suppliciés se trouvaient ainsi encore exposés à la vindicte populaire et que quiconque passait devant un tel spectacle pouvait y aller de sa "petite gâterie", crachat à la figure, gifles, etc.

La peine était généralement précédée de supplices préliminaires tels que la flagellation ou le passage à tabac, censés «préparer» le condamné à la crucifixion, sans l'achever prématurément. Le supplicié devait ensuite porter sa croix, ou selon les sources, uniquement le patibulum, jusqu'au lieu de l'exécution.

Contre toute attente, la mort survient par asphyxie : dans la position du crucifié, les muscles des épaules, pectoraux et intercostaux soutiennent le corps, et se fatiguent rapidement. Or, ces muscles sont ceux qui assurent la respiration. Pour les soulager, le condamné se soulève sur ses pieds éventuellement encloués, créant une nouvelle douleur. Les muscles des jambes se fatiguent à leur tour et le corps retombe. Cette alternance entre blocage et détente respiratoire finit par créer des crampes conduisant à l'asphyxie. On est donc loin des croyances communément admises dans lesquelles le supplicié pourrait succomber à des hémorragies (le sujet peut certes perdre assez bien de sang lors de l'enclouage et des autres traitements préliminaires mais les mains et les pieds se prêtent fort peu à des saignements réellement abondants de nature à entraîner la mort à elles seules). Il faut d'ailleurs remarquer à ce propos qu'il est plus vraisemblable que l'enclouage se faisait au niveau des poignets ou du moins en un endroit où les os pouvaient apporter un certain soutien, en effet à cause du poids du corps, la peau et les tissus des mains se déchiraient et n'assuraient donc plus un maintien suffisant. D'où l'utilité de cumuler enclouage et encordage.

Pour accélérer la mort, les jambes du condamné pouvaient être brisées à la barre de fer (crurifragium). Dans ces conditions, le condamné ne peut plus alors se redresser et s'épuise rapidement. Ce point aurait été épargné au Christ à ce que l'on rapporte et c'est aussi censé respecter les écritures qui prétendaient qu'aucun de ses os ne serait brisé. Ce n'est toutefois pas à considérer comme un "cadeau" puisque, nous l'avons vu, cela ne faisait donc que prolonger les souffrances. D'après les sources en notre possession, JC aurait été mis en croix vers 9 h du matin et serait décédé vers 15 h, ce qui donne environ 6 heures de souffrances auxquelles il faut ajouter tout ce qui avait précédé...

Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont exécuté des condamnés par crucifixion, afin de se livrer à des «expériences médicales». C'est d'ailleurs en partie "grâce" à cela que l'on connaît mieux certains principes de cette torture. Selon leur constitution, les condamnés survivaient entre une dizaine de minutes et plusieurs heures. D'après certains écrits, les crucifiés pouvaient même rester en croix durant plusieurs jours mais c'est assez difficile à déterminer. Les prisonniers des nazis étaient plus que probablement dès le départ dans un état de grande fragilité dû aux privations et mauvais traitements prolongés ce qui devait diminuer leur résistance et donc la durée de leur agonie. A l'époque de JC, où il arrivait que plusieurs milliers de personnes soient crucifiées le même jour, la punition était infâmante comme nous l'avons vu plus haut. Si bien qu'on laissait volontiers les corps en place, en guise d'exemple pour les autres et on laissait le soin aux charognards de parachever le "travail", mais tout ceci faisait en sorte qu'il était difficile de constater le moment de la mort avec précision. Dans le cas de JC, on ne peut pas non plus évaluer vraiment sa résistance et donc sa vigueur éventuelle puisqu'il fut finalement achevé par la lance d'un centurion

Pour en terminer avec cette torture particulièrement abominable, nous dirons donc que la crucifixion repose sur plusieurs principes différents et non un seul. Avec ou sans enclouage et avec ou sans crurifragium, elle entraîne des souffrances généralement prolongées et de chaque instant : le supplicié n'a pratiquement aucun répit, tout au plus peut-il avoir plus ou moins le choix entre plusieurs types de douleurs. Et, faut-il le dire, avec l'enclouage les tourments sont pis encore sans que cela les abrège.

Conclusions

Il faut bien sûr, comme toujours d'ailleurs, bien se garder de se lancer dans des conclusions qui pourraient s'avérer hâtives. On pourra s'étonner par exemple, d'une telle cruauté envers une personne qui, finalement, ne s'était pas rendue coupable de bien grand chose, les prétextes semblent futiles et les moyens mis en oeuvre démesurés, principalement si on prend la peine d'analyser la totalité de la "passion" du Christ avec toutes ses composantes. On peut à ce sujet faire une brève parenthèse passant par le sujet très controversé de "La dernière tentation du Christ" de Nikos Kazantzakis (étude à paraître). L'épisode de Barabbas est également intéressant mais nous y reviendrons ailleurs dans ce site. Mais il faut également considérer que l'époque n'était pas spécialement de tout repos, châtiments corporels, esclavage, tortures, supplices, mises à mort étaient alors monnaie courante et côtoyaient "joyeusement" d'autres atrocités telles que les jeux du cirque. Et cette époque est loin d'en avoir eu le monopole comme en atteste la triste histoire de la très discutable "Humanité".

On se perdra sans doute en conjectures si on se met à aborder les choses sur le plan de l'esprit et du souffle de vie. On sait en effet que le vocabulaire courant établit souvent un parallèle entre le "souffle de vie" et l'esprit. Cela se remarque très bien dans des expressions très connues comme "il ne lui restait qu'un petit souffle de vie" pour dire qu'il était pratiquement à l'agonie - ou bien : "il a rendu l'esprit", "il a continué jusqu'à son dernier souffle", etc. Par son caractère immatériel, l'esprit des spirites apparaît effectivement un peu comme un souffle et on peut poursuivre le parallélisme en évoquant le fait que lorsqu'une personne vient à décéder, il y a dissociation entre l'enveloppe charnelle de l'individu et son "âme" ou "esprit". Il sera intéressant de consulter, à ce propos, nos notes sur la réincarnation et des origines du christianisme. Nous pouvons aller plus loin encore en rappelant que les médiums parlent volontiers d'énergies pour qualifier les entités (ou fantômes) là où les plus croyants parleraient d'esprits. Mais finalement, est-ce que cela ne revient pas au même ? Lorsque toute l'énergie est consommée, on obtient quelque chose d'inerte, de "mort" (le corps, privé d'énergie) mais cette énergie ne pourrait-elle pas être aussi l'esprit ou ce "souffle de vie" ?

Les bourreaux du Christ ont-ils donc voulu faire coup double et s'attaquer à la fois à l'enveloppe corporelle d'un charpentier éventuellement considéré comme révolutionnaire ou agitateur par toutes sortes de mauvais traitements essentiellement physiques mais insuffisants en eux-mêmes pour provoquer la mort (ce qui serait donc en rapport avec les seuls motifs d'accusation réduits lui attribuables dans l'optique d'alors) et à son esprit (le sens pouvant ici également être double puisque le Christ a tant et plus tenté de démontrer qu'il s'intéressait bien davantage aux choses de l'esprit qu'aux considérations strictement matérielles). Faut-il donc comprendre l'une des paroles rapportées comme étant celles du Christ sur sa croix : "tout est consommé" comme allant effectivement dans ce sens ?

Faut-il donc comprendre la résurrection comme la démonstration de la pérennité de l'esprit et de l'immortalité de celui-ci par rapport au corps ? Dans ce cas, on pourrait prétendre que le Christ aurait été l'un des premiers à faire la démonstration de l'existence des "fantômes". Cela ne fait en tous cas que conforter l'idée selon laquelle il existe un rapport étroit entre surnaturel et religion.

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