Evangiles

Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le Code da Vinci (Les évangiles)

Les révélations extraordinaires du CDV.

1. L'Église aurait sélectionné quatre évangiles (Marc, Matthieu, Luc et Jean) parmi tant d'autres (qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous parce que l'Église s'y serait opposée !) de manière à présenter les choses sous un jour qui lui convenait et ce, notamment, pour des impératifs financiers, politiques et... quand même aussi un peu religieux, spirituels. Le Nouveau Testament n'aurait donc rien d'irréfutable et serait plus que sujet à caution.

Voilà bien déjà un point qui ferait rugir plus d'un bon chrétien. Nous n'avons strictement rien contre les chrétiens, le christianisme est d'ailleurs encore majoritaire dans la plupart de nos pays occidentaux et nous n'y échappons pas. C'est donc par souci d'authenticité et également pour permettre d'avancer dans les sujets que nous nous permettons de rétablir une cruelle vérité.
En effet, les évangiles n'ont rien de divin à la base.  Ils ont été écrits par des êtres humains et non par Dieu lui-même. Qui plus est, certains évangiles, qui décrivent pourtant les mêmes événements de la vie de Jésus sont fondamentalement opposés, ils se contredisent ! Ce phénomène est assez normal lorsque l'on sait que leur rédaction est postérieure aux faits de plusieurs décennies. Il est normal et assez humain qu'après tant de temps, la mémoire fasse un peu défaut et que certains détails puissent ressurgir avec des différences notables. Il est pourtant assez étrange qu'un apôtre signale que le Sauveur de l'Humanité soit né dans une étable et qu'un autre prétende que ce soit dans une maison, que d'un côté on nous avance que des bergers soient venus lui rendre visite et qu'ailleurs ce soient des rois... Et ce ne sont là qu'exemples parmi tant d'autres.

Même si cela a quelque chose de troublant et de vaguement gênant cela ne répond pas à la question. Y aurait-il eu d'autres évangiles que ces quatre connus ? Si oui, lesquels ? Comment se fait-il que nous ne les connaissions pas, qu'ils ne soient pas parvenus jusqu'à nous ? Que disent-ils ? Présentent-ils les choses sous un jour nouveau ? Leur contenu présente t'il quelque chose d'explosif comme l'affaire le sous-tend ? L'Église a t'elle joué un rôle en tentant d'occulter certains points particulièrement graves ? Ces points sont ils graves au point de modifier considérablement la chrétienté et de mettre à mal le christianisme, de faire du tort à l'Église, de faire perdre l'autorité du Vatican ?

Pour répondre à la première question, il est nécessaire de faire un "petit" bond dans le temps et de revenir à l'époque qui suivit la crucifixion de Jésus. Quatre apôtres (mais ne peut-on déjà se poser la question: pourquoi seulement quatre alors qu'ils étaient douze? On peut forcément comprendre que Judas Iscariote n'ait pas procédé à ce travail d'écriture étant donné qu'il s'est suicidé, rongé de remords, peu après la mort de son maître (et l'on comprendrait déjà mal aussi car il existe un tel document!) mais qu'est-ce qui aurait empêché les huit restants d'en faire de même?
On pourra bien sûr rétorquer que tout le monde n'est pas disposé à coucher ses mémoires noir sur blanc, pourtant, Pierre n'a pas été considéré comme le chef de file de l'Église par complaisance et nous verrons plus loin qu'il joua, directement ou indirectement un rôle important dans l'espèce de désinformation dont il s'agit ici: jalousie et calomnie et probablement pourrait-on même parler de sexisme. Voyons cela.

Comme on le sait ou que l'on s'en doute, la région où vivait jadis Jésus était pour le moins agitée. L'empire romain avait assuré sa suprématie et il aurait été très mal vu que quiconque émette des reproches quant au crucifiement dont Jésus fit l'objet. Les Romains auraient très mal pris que l'on critique la sentence ou qu'on leur en attribue la responsabilité. Disons-le, en tous cas, qui aurait fait état de ce genre de considérations risquait gros. Cela explique notamment le fait que les quatre apôtres évangélistes connus aient fait preuve de réserve et plutôt mis la chose sur le compte des Juifs. Il y eut aussi deux mouvements insurrectionnels qui secouèrent la région, aboutissant à autant de massacres par les Romains. Ces périodes troubles (de 66 à 70, puis 132-135) entraînèrent des exodes massifs des Juifs en dehors de la Terre Sainte. Dès 44, l'affrontement paraissait inévitable. C'est, dans leur plus grande partie, entre ces deux périodes, que furent rédigés les évangiles car ceux-ci permettaient à la population de puiser une force nouvelle dans l'idée messianique ainsi transférée. En effet, contrairement à ce que l'on croit généralement, au temps de Jésus, le terme "Messie" n'avait pas la signification religieuse qu'on lui prête de nos jours (et depuis ces mêmes évangiles, bien postérieurs à la mort du Christ), tout comme "Christ" signifiait seulement "Oint" avec un rapport royal.

Dans ces conditions, même si les évangiles traditionnels reposaient effectivement sur des événements historiques, des documents d'époque, la tradition orale, il ne pouvait s'agir que de narrations ou d'exposés déformés (involontairement) par des témoignages de seconde, troisième, voire quatrième main ! On imagine donc bien que ce qui est parvenu jusqu'à nous ne pouvait dès le départ procéder d'une exactitude totale.

D'autre part, il faut également savoir que le genre littéraire de la biographie était très prisé à cette époque. On le rencontre en de nombreuses occurrences et notamment avec "La vie des douze Césars" de Suétone, lequel nous renseigne favorablement quant à l'historicité de Jésus, signalé par l'auteur comme un "agitateur politique" ou "révolutionnaire". Mais il n'était pas traité avec la même rigueur que de nos jours. Ainsi, en plus des déformations inévitables faut-il encore ajouter d'éventuelles fantaisies littéraires ou enjolivements issus de la sensibilités des écrivains. Enfin, si l'on transpose les écrits originaux à toute langue vivante actuelle, on ne peut quasiment qu'aboutir à des différences d'interprétations. La Bible elle-même signale en de très nombreux points : "le texte original est assez obscur, interprétation incertaine".

Donc, le fait est certain, on ne peut se baser sur les évangiles canoniques qu'avec prudence et circonspection. Hélas, pour le reste, les choses sont encore bien plus graves ! Il est absolument certain aujourd'hui qu'il existait effectivement d'autres évangiles que les quatre canoniques et synoptiques. (Les évangiles canoniques sont ceux reconnus par l'Église, les évangiles synoptiques sont ceux qui concordent dans ce qui y est avancé) ces derniers ont été qualifiés de gnostiques (ou hérétiques) car ils provenaient d'églises dissidentes et de mouvements, voire des "sectes" dont les idées ne pouvaient apparemment pas rencontrer l'assentiment d'une certaine orthodoxie du dogme. Certains, tels que Clément d'Alexandrie et puis Athanase d'Alexandrie (qu'il ne faut pas confondre au risque de s'arracher les cheveux, d'autant que l'un fut disciple de Pantène et que, dans les deux cas, il y a de quoi piquer un phare !) crurent donc bon de mettre de l'ordre dans tout cela et "décidèrent" de manière plus ou moins arbitraire des textes qui figureraient désormais comme acceptables, ceux qui seraient retenus et naturellement de ceux qui ne le seraient pas. Cela se passait notamment et essentiellement en 367. Mais en vertu de quoi, un individu si érudit soit-il, pourrait-il décider de la véracité et de l'authenticité de ce qui se passait quatre siècles plus tôt ?

A gauche, Clément d'Alexandrie. A droite, Athanase d'Alexandrie.
Entre les deux, environ un siècle et... une fine bande blanche!

La chose est désormais connue depuis les découvertes de Nag Hammadi et les manuscrits de la Mer morte à Qumran : il existe bel et bien d'autres évangiles que les quatre canoniques et voilà plus d'un demi siècle qu'ils ont été mis au jour. En ce qui concerne Nag Hammadi, cette découverte date de 1945, on ne peut donc pas dire que cela soit tout récent. Pour ce qui est de Qûmran, c'est de 1947 dont il s'agit. Peut-être que la fin de la deuxième guerre mondiale et les réjouissances qui s'en suivirent contribuèrent à occulter relativement l'événement - accordons le bénéfice du doute qui résiste néanmoins difficilement à l'importance historique et archéologique de l'affaire - mais après ? Certains n'hésitent pas à parler de complot du silence, de moyens de pression de la part du Vatican afin de dissimuler l'ampleur de la trouvaille qui s'est déroulée "par accident". Bien que cela ne soit absolument pas impossible, il est évidemment difficile à l'heure actuelle de se prononcer sur le sujet car, bien sûr, l'Église s'en défend (qui l'eut cru ?). Toutefois, d'une part cette dernière dispose d'arguments assez valables, de nature à déprécier la découverte et d'autre part le fait est que complot ou pas, il semble établi que la connaissance ait effectivement eu beaucoup de mal à nous arriver. Nous allons à présent voir ce qu'il en est exactement.

Il convient, et ce n'est pas entreprise si aisée, de situer les découvertes chronologiquement et géographiquement, de les placer dans leurs contextes, de voir ce qu'il en est advenu et quel a été leur impact, d'examiner les détails relatifs aux événements et qui ne sont pas négligeables et qui mettent la puce à l'oreille des amateurs de surnaturel. Il faut en tous cas savoir que, incontestablement, Qumran et Nag Hammadi ont constitué la découverte archéologique la plus importante de tout le XXè siècle. Seule une étude très poussée et rigoureuse permettait d'aboutir à une interprétation correcte (ou la plus proche possible) mais, d'une manière ou d'une autre, elle revêt une importance capitale pour l'histoire des religions et notamment le christianisme et donc également sur la manière dont on peut aborder la plupart des phénomènes surnaturels.

(suite)

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