Dans l'émission télévisée, Jacques Théodor, grand zététicien, scientifique et
démystificateur devant l'éternel (auquel il ne croit donc pas et c'est son droit !) signale avoir passé une nuit complète sur les lieux, seul
dans la maison, et que "comme par hasard" rien ne se serait passé. Il n'aurait donc pas été séduit par le caractère démonstratif de cette
affaire. Par contre, il aurait assisté à une "curieuse chasse au démon" qu'il a tournée en dérision en utilisant un cintre, en simulant une
détection qui démontrerait que le journaliste était un démon. Nous laissons ici volontairement un élément en suspens et y reviendrons plus
loin dans ce dossier. Mais il en vaudra vraiment la peine !
Voilà donc encore un témoignage, apparemment majeur, qui vient jeter un gros pavé dans la mare de la fameuse affaire d'Arc-Wattripont. Au vu de
ce qui précède, on peut comprendre que le téléspectateur est réellement assommé d'arguments qui prêchent pour une vaste supercherie. Après de
telles révélations, comment quiconque pourrait encore croire qu'il se soit passé des choses "réellement hors du commun" à Arc-Wattripont ?
Voyons ! Il ne devient que par trop évident qu'il ne s'agit que d'une affaire "pour les zozos", pour les naïfs, les amateurs de l'occulte à bon marché.
LES CHOSES SONT LOIN D'ÊTRE AUSSI SIMPLES !
En effet, les contre arguments ne manquent pas et, dans l'immédiat,
comme dans les pages qui précèdent, nous nous contenterons de mentionner ici ce qu'il était possible de relever au moment des faits, c'est-à-dire en 2011.
Dans les contacts que j'ai eus avec Jean-Marie Tesmoing (qui, rappelons-le, figurait parmi les enquêteurs sur place en 1993) et qui se
qualifiait lui-même de "disciple" de Jacques Théodor (selon lui, ce serait à son invitation que Jacques Théodor serait venu à
Arc-Wattripont), son "maître" (un terme qu'il a renié par la suite, signalant à qui voulait l'entendre que l'élève avait dépassé le maître)
balayait d'un revers de la main le témoignage des gendarmes et des policiers. Ne tenant aucun compte de leur qualité, il évoquait la
faillibilité du témoignage humain, ce en quoi il faut bien avouer qu'il n'a pas complètement tort. Ainsi, il n'aurait pas entendu, ou pas voulu
entendre, lorsqu'un lieutenant de gendarmerie a pleinement confirmé devant son supérieur, l'incroyable étrangeté des faits. (Nous disposons
d'un enregistrement audio de cette conversation dans laquelle le chroniqueur judiciaire relève cette politique de la "sourde oreille".
Mais cela n'engage évidemment que son auteur, nous n'avons pas d'enregistrement de la conversation originale en question). Cette parenthèse étant fermée, allons plus loin.
D'après Tesmoing, Jacques Théodor n'aurait pas pu, pour des raisons qui lui sont personnelles et sur lesquelles nous n'avons pas à porter de
jugement, rejoindre la maison d'Arc-Wattripont dès les premiers instants. Pour préciser, il faut dire que son arrivée sur les lieux
aurait été différée de "quelques jours", c'est-à-dire entre dix et quinze, environ. La première conclusion provisoire que l'on peut donc
tirer est que ce grand spécialiste aurait donc théoriquement raté les pics d'intensité des phénomènes, situés respectivement aux 5 et 6
janvier 1993. On peut également supposer qu'il aurait donc également raté les jours suivants. Cela aurait alors pour conséquence que Jacques
Théodor ne serait arrivé sur les lieux qu'alors que plus rien ne se passait ! A tout le moins, alors que les événements principaux étaient
terminés.
On se doute bien que les phénomènes mystérieux n'attendent pas patiemment que tout le monde ait été présent avant de s'éteindre.
Pour autant que cette information se confirme, elle est lourde de conséquences car dans ces conditions plus personne ne s'étonnera que
rien ne se soit passé lorsqu'il a vécu sa nuit de ghostbuster dans la maison d'Arc-Wattripont !
Encore fallait-il que cette information se confirme !
Pourtant, cette information émanait donc de M. Tesmoing et personne ne se sent obligé de le croire plus qu'un autre. Il nous fallait donc
d'autres "preuves". Fort bien. Ne nous basons toujours que sur ce qui était connu alors (lors de l'émission et directement après) : le
propriétaire ne disait-il pas lui-même qu'il n'y avait pas tant de spécialistes que ça qui étaient venus chez lui "parce que la police les
empêchaient" ? Cette phrase ne permet pas d'avancer que Jacques Théodor aurait été refoulé "comme les autres" (ce qui suppose donc ces autres !)
mais on peut bien admettre que les officiels n'auraient pas toléré la présence de privés en pleine intervention policière !
Il semble donc très plausible que, même s'il avait été présent sur place en temps et en heure, qu'il n'aurait de toute façon pas pu entrer.
Cette argumentation pourrait éventuellement déjà suffire, mais considérant l'importance de ce point, il nous fallait creuser le sujet
afin d'être certains de ce que nous avancions. Avant d'obtenir de lourdes preuves, pleinement convaincantes, qui n'allaient venir que plus
tard et que nous exposerons donc ultérieurement dans ce dossier, nous allons continuer avec ce qu'il était permis de dire lors de l'émission.
UNE NUIT SEUL DANS LA MAISON D'ARC-WATTRIPONT...
Imaginons donc que Jacques Théodor ait passé une nuit, seul, dans la maison d'Arc-Wattripont. Dans ce cas,
aurait-il donc invité tous ses occupants à passer la nuit à l'hôtel ou à la belle étoile (en plein hiver...), ce que, de toute façon, ils
auraient bien sûr refusé (en connaissant leur caractère). Aurait-il aussi exigé que le beau-fils quitte les lieux alors que ce dernier était
considéré comme l'épicentre des phénomènes ? Cela aurait alors été une bien curieuse façon de procéder !
Si on répond affirmativement à cette question, on pouvait alors effectivement s'attendre à ce que rien ne soit passé dans la maison. Si
l'on enlève le moteur d'une voiture, elle roulera aussi moins bien...
Seulement voilà, qui a dit que Jacques Théodor aurait passé la nuit "seul" dans la maison ?
Donc deux cas se présentent éventuellement : il était seul ou pas seul.
1) Il était seul : imaginons le problème des propriétaires résolu. S'il était seul, qui peut corroborer
qu'il ne s'est rien passé dans la maison alors qu'il y a passé la nuit ? Tout comme Jacques Théodor balaie le témoignage des gendarmes et des
policiers pour la faillibilité du témoignage humain, n'importe qui peut se sentir en droit de rejeter le sien, comme tout aussi faillible. Quoi
qu'il puisse dire, cela ne constitue qu'un témoignage. Sauf que, de l'autre côté, c'est d'une quinzaine de personnes dont il s'agit, dont le
témoignage serait concordant. Et sauf qu'il s'agirait de policiers et de gendarmes... Le témoignage humain est faillible, c'est vrai. Cependant,
le nombre et la qualité des témoins leur accordent du poids ! On peut aussi prétendre que Jacques Théodor pourrait présenter un
enregistrement vidéo (qui aurait donc duré toute la nuit, mais peu importe !) Or personne n'a jamais entendu parler de ce genre de
pièce qui aurait été probante. Le Parquet du Procureur du Roi l'aurait-elle également saisie pour la rendre ensuite inaccessible ? Seulement voilà, personne n'a jamais
entendu parler de ce genre de choses et Jacques Théodor n'en a pas parlé non plus, probablement tout simplement parce que cette pièce n'existerait pas. Dans le cas
présent, il semble que l'on puisse évoquer l'inversion de la charge de preuve. Pour nous, la contre argumentation présente pourrait déjà
suffire à démonter les propos du zététicien mais nous aurons l'occasion bientôt d'enfoncer largement le clou.
2) Il n'était pas seul : dans ce cas, quelles étaient la ou les autres personnes présentes et comment se
fait-il que, bizarrement, leur témoignage n'apparaisse nulle part ? Voyez-vous comment toute l'argumentation de l'émission est occupée de se
détricoter ? Et ce n'est pas fini !
CHASSE AU DÉMON ?
Quand on revoit les images, quand on observe les gestes du zététicien, on comprend facilement qu'il mime un radiesthésiste. Cela correspond
parfaitement à la scène où l'on voit M. A. Plume utiliser son antenne à l'extérieur de la maison d'Arc-Wattripont. Or, il se fait qu'un
radiesthésiste ne s'occupe d'ordinaire en aucune façon de chasser les démons. Il s'agit ici d'une curieuse confusion entre radiesthésiste et
exorciste. Pourquoi cette ironie totalement superflue, sinon pour donner un caractère plus ridicule encore à cette affaire ? Ici, c'est au
contraire le zététicien qui se ridiculise en se trompant dans la terminologie employée ! C'est très dommage pour un tel prétendu spécialiste !
A notre connaissance, Monsieur Plume n'a jamais avancé une quelconque hypothèse démoniaque, se contentant d'évoquer des causes éventuellement
géobiologiques ou telluriques, ce qui n'a strictement rien à voir !
Mouiller les gens est une chose. Parfois l'arroseur se trouve arrosé.
Conclusion de ce volet : le témoignage de Jacques Théodor, initialement très négatif, n'aurait aucune incidence sur l'affaire d'Arc-Wattripont
et ne démystifierait les choses que pour ceux qui ne connaissent rien au sujet. Mais il y a aussi la suite de ce passage du "grand
zététicien" et nous la gardons pour la page suivante qui devrait, de toute évidence, vous convaincre définitivement de ce que rien dans cette
émission ne démontre valablement que "rien de spécial ne se passait dans cette maison". Et pourtant, nous apporterons, encore et encore, des
contre arguments de valeur et l'histoire est loin d'être terminée car, en fait, jusque là, nous n'aurions fait que démonter ce qui nous était
reproché. Mais les explications concernant les phénomènes, leur confirmation en tant que "faits établis", le problème des personnes
blessées, etc. manquent toujours et bien d'autres choses encore. Il reste bien du pain sur la planche.
Précisons toutefois aussi que nous disposons bien sûr des enregistrements de l'émission complète qui concordent exactement
avec nos propos mais que nous ne les publions pas car nous devrions pour cela en demander l'autorisation à la chaîne télévisée (notamment pour le
respect des droits d'auteurs), laquelle nous la refuserait bien entendu, par peur du ridicule et parce que cela nous aiderait à l'identifier au
même titre que le journaliste. Dans l'autre sens pourtant, elle n'a demandé l'autorisation à personne de nous traîner dans la boue...