Chapelle Apolline

Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Une bien étrange chapelle à Ellezelles : La chapelle Apolline !


Alors que j'étais occupé de taquiner le pendule sur une carte de Belgique, sans d'ailleurs trop savoir ce que je cherchais, un peu par hasard, un peu suite à quelques décès, et aussi en pensant au fameux grrrand secret que mon arrière grand-mère maternelle (Dieu ait son âme) évoquait parfois en ne donnant, en guise d'indices, que le travail dans une ferme de Wodecq, durant la seconde guerre mondiale (mais je n'en sus jamais plus ! Sauf qu'elle en avait fait une sorte de grimoire dont on ne retrouva jamais la trace), mon pendule s'arrêta avec obstination au-dessus de la région d'Ellezelles et de ses proches horizons... Je me dis que cela provenait probablement de mon intérêt pour le grand sabbat qui approchait à grands pas. Je ne savais pas que cette "mesure" allait m'emmener à la chapelle Apolline, encore moins sur quoi cela allait aboutir et que, ce faisant, je n'étais qu'à 800 mètres de... Mais vous verrez !

Pour ceux qui l'ignoreraient encore, en certaines occasions le CERPI aime à joindre l'utile à l'agréable et à mélanger l'aspect sportif à ses pôles d'intérêt. Occasions et sport étaient assurément de maîtres mots en la circonstance puisque nous étions le dernier samedi du mois de juin (traditionnellement la date du fameux sabbat des sorcières d'Ellezelles) et que le club de marche des Trouvères d'Ellezelles organisait une ballade (la promenade de Quintine, la fameuse sorcière) sur ses terres (7, 14 , 25 et 50km).

Il faut bien le dire, d'une part la région est bien connue des marcheurs pour sa difficulté (le vallonnement assure des montées carabinées et des descentes qui re-cassent les jambes, mais le parcours est de toute beauté !), d'autre part les récentes intempéries avaient rendu certains passages pour le moins aventureux.

C'est donc tout au long de sentiers encaissés et gorgés d'eau et de boue, au travers des bois ou des petits chemins de champs, par monts et par vaux que l'on pouvait trouver certains membres du groupement, pas vraiment venus là dans le but fondamental de mettre la main sur de nouveaux mystères. Mais on le sait, ceux-ci viennent bien souvent d'eux-mêmes et cette fois encore, cela a été le cas.

C'est en fait alors que la marche touchait tout doucement à sa fin, dans les derniers kilomètres donc, que le CERPI fit sa "découverte". Oh ! Il s'agit d'une découverte qui ne défrayera certainement pas la chronique des phénomènes de l'étrange, mais quand même une trouvaille qui ne laissera pas de soulever de nombreuses interrogations comme nous allons pouvoir le constater.

De quoi s'agit-il ?

Or donc, nous cheminions à travers la nature quand, probablement au moment où l'on s'y attendait le moins (et pour la petite histoire, nous avons d'ailleurs bien failli passer à côté sans rien remarquer, fatigués et heureux de savoir la fin de l'effort tout proche, mais néanmoins soucieux de l'existence quasiment assurée de l'une ou l'autre dernière méchante côte) que le boss fit brusquement marche arrière (ce qui n'est pas dans ses habitudes !) en s'esclaffant : "Mais qu'est-ce que c'est que cette chapelle ?"

Le long de cette petite route du Grand Monchaut, laquelle porte (sauf erreur) le nom de "rue du Dieu des monts", ce qui ne s'invente pas, fichée entre deux arbres et très délabrée par les intempéries et la vétusté, se dressait effectivement une petite chapelle qui serait passée facilement inaperçue sans l'esprit observateur du patron. Mais une fois arrivés à son entrée unique, il était sûr que nous avions mis le doigt sur un point intéressant dans le cadre de nos occupations.

Point de porte pour cette chapelle. Depuis longtemps sortie de ses gonds, elle a probablement dû être l'une des premières parties de l'édifice à subir les outrages du temps ou des mauvaises intentions et la "visite" inspire immédiatement à la fois la méfiance quant à l'esprit superstitieux villageois et le respect quant aux traditions religieuses. Le toit est également très abîmé et il est clair, désormais, que l'intérieur du bâtiment souffre systématiquement de toutes les précipitations. Il ne faut donc pas s'étonner de n'y trouver aucun meuble, sauf une petite chaise en plastique, tant il est évident que si elle en a jadis possédé, il y a belle lurette que ceux-ci ont été déménagés afin d'assurer leur sauvegarde. On trouve, de chaque côté, une petite fenêtre pourvue de barreaux qui ajoutent au caractère un peu sinistre de l'endroit. Le sommet de la chapelle est surmonté d'une croix elle-même incomplète.

Mais c'est assurément l'intérieur et sa décoration qui étonnent et intriguent.

Le fond de la chapelle présente un immense dessin représentant une dame blonde qu'il est tout d'abord impossible d'identifier. Mais des inscriptions pour le moins étranges nous renseignent, des inscriptions peintes également à même le mur :

"Sainte Apolline, vous qui avez tant souffert,
Je viens vous prier pour ma dent,
Si c'est une gâture, dites-lui de TOMBER
Si c'est une carrie, dites-lui de SAUTER

RAGE DU MONDE
RAGE DE DENIS

Sainte Apolline vous l'ordonne,
Allez-vous-en à l'instant !

Dans le mur du fond, on aperçoit plusieurs ouvertures dans lesquelles se trouvent encore un cierge, des bougies, des chauffe-plat et même quelque menue monnaie assez récente qui, protégée seulement par quelques toiles d'araignées, témoigne de ce que la chapelle est encore utilisée sporadiquement pour quelques invocations !

Nous nous sommes bien gardés de profaner l'endroit de quelque manière que ce soit. Loin de nous donc l'idée saugrenue d'emporter ladite monnaie, très probablement laissée là en guise de reconnaissance pour une faveur obtenue. Évitant soigneusement d'encore apporter quelque malencontreuse déprédation supplémentaire à l'endroit, nous nous sommes contentés de le mitrailler à l'aide de l'objectif et, ce faisant, nous avons remarqué une autre inscription :

Notre Dame du Mont Carmel
Mère de tout silence et de toute solitude,
Mère de toute contemplation,
Je te salue et te peins.

Comme on le voit sur les photos, les différentes peintures, assez naïves, mettent aussi en scène un arbre, un bosquet, un soleil et une zone blanche difficile à interpréter. Ce qui étonne encore, dans cette chapelle déjà pour le moins étrange, c'est la présence d'un immense chapelet accroché au mur. Il s'agit à coup sûr de l'un de ceux que nul ne peut prétendre se mettre au cou tant ses proportions sont démesurées. Par terre, figurent encore l'un ou l'autre vase qui traînent, intacts, sur une très généreuse couche de poussière, de terre et même d'herbes naissantes ou de mousses.

Mais un autre élément ne pouvait manquer de susciter notre curiosité : dans le fond de la chapelle, à même le sol, se trouve une dalle dont les inscriptions ont été partiellement effacées mais que quelqu'un veille fréquemment à dégager afin de rendre la lecture toujours possible, en dépit de l'outrage du temps :

On y évoque la construction de ladite chapelle à une date qu'il est difficile de préciser mais qui se situe certainement au XIXème siècle au plus tard puisque des inscriptions un peu plus lisibles disent que l'on a procédé à sa reconstruction en 1887. Bien sûr, le nom de Notre-Dame du Mont Carmel y est également indiqué et on aperçoit aussi le nom de "Pierre Deportemont" tout en évoquant aussi ses descendants.

Dans l'immédiat, il était impossible de tirer plus de cette chapelle, mais il était clair que nous allions tenter d'en savoir plus dès notre retour. Avant de nous en aller, nous avons toutefois encore tiré pas mal de photos, sous des angles différents, en espérant que la chapelle nous livrerait ultérieurement ses secrets. Nous étions pleinement rassurés à ce sujet : la région d'Ellezelles entretient une large documentation sur l'ensemble de son patrimoine touristique et folklorique, comme il se doit.

Disons encore, pour être complets, que nous avons pu ressentir la présence d'entités à cet endroit. Nous n'épiloguerons toutefois pas sur ce sujet car les circonstances se prêtaient fort peu à l'investigation médiumnique.

Il était facile d'imaginer que le club de Marche des Trouvères d'Ellezelles avait bien entendu permis aux sportifs de croiser l'édifice au gré de sa promenade ardue en le faisant figurer expressément sur le parcours, au même titre que les autres curiosités locales, souvent en rapport avec le surnaturel puisque, rappelons-le, les terres sur lesquelles nous évoluions connurent de hauts faits de sorcellerie. Il s'agit d'ailleurs précisément du thème principal des réjouissances qui auraient lieu le même jour au soir, lors du fameux sabbat avec la reconstitution de la mise à mort de la sorcière Quintine, dont le père spirituel n'est autre que le désormais célèbre et regretté Jacques Vandewattyne. Nous étions donc persuadés que le simple fait de se renseigner auprès des organisateurs suffirait à éclairer notre lanterne. Or, il n'en fut rien. Chacun se renvoya la balle (et la patate chaude comme on dit) mais aucun interlocuteur interrogé en la circonstance ne put nous donner le nom de la chapelle, sa raison d'être, la légende qui s'y rattache presque immanquablement, etc.

Il ne nous restait donc plus qu'à prendre la route du retour vers Soignies et de nous tourner vers cette immense réservoir de savoir qu'est le Net.

Hé bien ! Là encore, ce fut chou blanc ! Et c'est là que les choses deviennent plus étranges encore : il semble bien que les origines de la chapelle Apolline (comme nous l'avons momentanément surnommée) se perdent dans la nuit des temps et que nul récit ne puisse être trouvé à son propos dans les annales. Le nom "Deportemont" est très répandu dans la région et résiste donc vaillamment aux investigations tant celles-ci s'annoncent dissuasives. Les lieux-dits du coin, tels l'Arbre Saint-Pierre ou le Grand Monchaut nous renvoient soit à d'autre chapelles, manifestement sans rapport, ou à des festivités locales également étrangères à l'édifice en question. A un certain moment, nous avons bien cru avoir réussi à percer le mystère de la chapelle lorsque nous trouvâmes un nom : "chapelle de la musaraigne - dédiée à Sainte Apolline, évoquée contre les maux de dents". Malheureusement, après vérification il s'agissait d'une chapelle située dans le pays de Herve, soit à des dizaines de kilomètres de là !

Bien sûr, nous avons pu trouver des renseignements sur le Mont Carmel et sur Sainte Apolline elle-même. Mais ces renseignements étaient tout à fait généraux et ne répondaient en rien à nos interrogations. Nous avons décidé de poursuivre l'enquête, notamment en nous adressant aux éminences touristiques de la région et s'il le faut, nous nous adresserons à Monsieur Louis Beaucamp lui-même, lequel est bien connu de tous à Ellezelles pour constituer à lui tout seul une véritable encyclopédie vivante sur le sujet. Voilà où nous en sommes au moment présent.

La seule chose qu'il soit possible d'avancer en la matière est qu'il est fort peu probable que cette chapelle ait été utilisée jadis par la "brave" Quintine (rappelons qu'elle fut accusée à tort, suite à toute une histoire que vous pourrez lire dans nos pages consacrées à Ellezelles) car sa construction devait lui être ultérieure puisque la sorcière vécut au 17ème siècle, soit un siècle auparavant. Mais rien ne dit que les multiples reconstructions de l'édifice dont nous venons de trouver la dernière version ne remonte malgré tout à l'époque en question. Nous allons donc aussi consulter l'abondante documentation mise à notre service par le grand Jacques Vandewattyne lui-même...

Le temps passant (il est vrai qu'il n'a que ça à faire !), nous avons pu comprendre que cette chapelle ne se trouvait qu'à la bagatelle de 800 mètres de la résidence de Rudy Cambier, personnage désormais très connu dans la région pour avoir démystifié l'imposture (ou du moins le plagiat) de Nostradamus avec ses centuries, lesquelles ne sont en aucune manière autant de prophéties et d'avoir plus que très vraisemblablement (quasi certainement) localisé rien de moins que le Trésor des Templiers, lequel - chose encore plus incroyable ! - se trouverait enfoui sous ses terres ! Vous l'aurez compris, tout ceci mérite à lui seul un (gros) dossier et, bien entendu, nous ne manquerons pas de le publier...

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