Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

LA DANSE SUR LE FEU (suite 2)


3. L'effet Leidenfrost

Notre hypothèse suivante repose sur un point contesté et pourtant scientifiquement inattaquable.

Cette hypothèse a été considérée pendant longtemps comme l'explication principale de l'absence de brûlures pendant la marche sur le feu : il s'agit de l'effet Leidenfrost.

Cela dit en substance que lorsqu'un liquide se trouve vaporisé sous l'action d'une forte source de chaleur, celui-ci agit comme isolant ou comme barrière à la conduction calorifique. En effet, les gaz sont de mauvais conducteurs de la chaleur et la vaporisation de l'eau pouvant se trouver sur la plante des pieds des danseurs agit de telle manière. Grâce à cet effet peu connu, il y a une considérable réduction de la conduction de l'énergie thermique. L'affaire s'en trouve t'elle expliquée pour autant ? Que nenni, hélas !
Les partisans de l'effet Leidenfrost diront que si les marcheurs ne se trempent pas les pieds dans l'eau avant d'exercer leur danse, en revanche ils peuvent très bien transpirer, soit naturellement puisqu'il y a toujours une légère transpiration soit sous l'effet de la nervosité. D'autre part, il est tout naturel que leurs pieds transpirent puisque ceux-ci se trouvent rapidement en contact avec une source de chaleur.
Malheureusement, on sait aussi que les nestinari prennent bien soin d'essuyer leurs pieds avant de procéder, ceci afin d'éviter que les charbons ne collent (comme on peut les comprendre !). C'est là qu'intervient la controverse puisque, en fait, cela n'empêche nullement leurs pieds de transpirer directement après et donc pendant la danse sur les braises. Seulement voilà, on pourra aussi rétorquer que, théoriquement, le premier pas sur les charbons ardents devrait dans ce cas donner suite à des brûlures !
Et le CERPI n'utilisera pas de grands procédés scientifiques ni n'aura recours à de savantes machineries électroniques pour trouver le fin mot de l'histoire : il suffit d'observer à la manière d'un détective, avec l'oeil critique, objectif et attentif, il suffit aussi d'un peu d'esprit de logique et de fonctionnement des petites cellules grises.

Voyons donc cela de plus près.  Observez l'image animée ci-contre. Vous remarquerez tout d'abord un point qui sera utile ultérieurement dans notre analyse : la danse est rapide, les pieds sont sans cesse en mouvement et si l'expression "voler au dessus du feu" est un peu exagérée, on pourra tout de même retenir la rapidité du mouvement. Mais rapide ou pas, certains diront que c'est suffisant que pour se faire brûler et nous aurions tendance à rejoindre leur opinion.
Cependant, il existe certains points dont vous ne pouvez prendre connaissance que de deux manières :
- la première consiste à se rendre sur place et à assister comme spectateur à la danse du feu. Bien que nous vous conseillions tout à fait le voyage en Bulgarie car ce pays le mérite largement (le site de New Belgaria est absolument éloquent sur le sujet et il s'agit réellement d'un pays de toute beauté avec mille qualités surprenantes dont la moindre est certainement celle que connaîtra agréablement votre portefeuille !) nous conviendrons avec vous qu'il y a plus pratique comme moyen dans l'immédiat.
- la deuxième consiste à visionner la vidéo que nous tenons à votre disposition.

Sur cette vidéo, bien mieux que sur n'importe quelle photo, vous verrez avec nous ce qui peut paraître une évidence et qui pourrait venir à l'esprit des plus malicieux d'entre vous mais qui échappe probablement à une grande majorité : l'événement a lieu en plein air (on s'en serait douté !), dans une grande prairie où se tiennent les anseurs et les spectateurs. Ceux-ci y arrivent pieds nus, soigneusement séchés comme nous venons de le dire. Mais chacun d'eux est obligé, d'une manière ou d'une autre, de passer dans l'herbe avant d'accéder à la surface brûlante dans laquelle ils vont évoluer.
A moins de connaître une sévère canicule et que l'herbe soit complètement desséchée, celle-ci contient toujours une certaine quantité d'eau ou du moins d'humidité qui entrera inévitablement en contact avec les pieds des participants. Dès lors l'effet Leidenfrost peut effectivement agir ! Il n'en faut pas plus ! On peut même supposer que la chaleur dégagée par les braises entraîne un certain effet catalytique à ce phénomène : l'herbe "transpire" elle aussi...

Bon ! Tout cela est bien beau et tend donc à donner une explication rationnelle au phénomène de la marche sur les braises. Néanmoins, cela ne nous semble toujours pas suffisant que pour expliquer celui-ci à l'aide de cette seule hypothèse. On aura beau dire que la Bulgarie n'est pas un pays particulièrement chaud (ni particulièrement froid non plus d'ailleurs, voyez à ce sujet les considérations climatiques présentes dans le site de New Belgaria et profitez-en pour prendre connaissance de la vérité à propos de nombreux préjugés que les occidentaux se font de ce pays !) il n'en demeure pas moins vrai que des canicules peuvent également survenir. L'effet Leidenfrost (supposé donc bien connu des marcheurs) ne pourrait alors pas agir ou d'une manière beaucoup moins efficace. Pourtant, la "représentation" a bien lieu chaque année (et, nous l'avons appris récemment, il existe des années où elle a lieu jusqu'à six fois !). On ne connaît pas de cas où la fête aurait du être reportée par excès de beau temps et nous supposons que le cas échéant les explications auraient été révélatrices !  D'autre part, dans le cas de l'eau l'effet Leidenfrost semble sortir son maximum d'efficacité vers 200°c ce qui est nettement en dessous de la chaleur ici en question, on parle en effet de 400 à 800°c.

En savoir plus sur l'effet Leidenfrost :

Une goutte d'eau qui court sur une plaque chauffante ?

Sur une plaque chauffante brûlante, des gouttes d'eau roulent comme des billes et mettent assez longtemps à s'évaporer, plus de temps que lorsque la plaque est moins chaude. Comment cela se fait-il ?

Regardons des gouttes de diverses tailles :

Une goutte d'eau flottante, avachie sous son propre poids

Cette goutte est assez grosse, elle prend une forme de pastille aplatie. Des bulles de vapeur sont visibles sur sa partie inférieur, en fait, elle ne touche même pas la plaque.

Ces gouttes sont plus petites, leur poids n'est plus suffisant pour s'opposer à la tension superficielle. Cette dernière force cherche à minimiser la surface de la goutte, elle devient alors sphérique.

Les gouttes deviennent de petites billes
Les grosses gouttes prennent de curieuses formes

Les très grosses gouttes, surtout sur les surfaces moins régulières, se fractionnent en petites billes d'eau bien rondes.

En fait, un coussin de vapeur se forme sous la goutte, et la soutient. De plus, cette vapeur isole le reste de la bille de la plaque, elle s'évapore moins vite que si le contact était plus étroit. Ce joli phénomène porte le nom d'effet Leidenfrost.

l'effet Leidenfrost
Point de Leidenfrost ©Jearl Walker

Voici la durée de vie de gouttes d'eau calibrées qui tombent sur une plaque chauffante. C'est vers 200°C que l'effet Leidenfrost est le plus marqué, c'est à dire que c'est la température à laquelle le coussin de vapeur est le plus efficace pour protéger la goutte. Cela peut servir à tester la température d'une poêle à crêpes : quand les gouttes d'eau courent à sa surface, alors la pâte pourra être bien saisie...

source : https://robert-space.fr/physique/leidenfrost.htm

Mais ce n'est pas tout ! Voyez donc la suite ! - SOMMAIRE SURNATUREL - SOMMAIRE ENQUÊTESACCUEIL

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