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On place une caisse en plastique retournée sur laquelle on scotche la misérable feuille alphabétique qui nous sert
d'intermédiaire entre les deux mondes : «ça tient à peu de choses !» On retourne le verre et on oriente la bougie vers nous : «c'est parti !».
Nous avons eu une réponse, le verre se déplaçait sous nos questions, ma mémoire soutenue par des compte-rendu de soirées
occultes, me dicte environ ce que nous avons pu obtenir :
«Es-tu bénéfique ?»
Nous ne comprenions pas quel risque l'entité encourait pour vouloir nous cacher cette information. Nous retentons une autre
demande. «Quel âge as-tu ?»
- *1) Si l'église a effectivement très longtemps interdit la communication avec les défunts, il semblerait que cela ne soit plus
le cas de nos jours. Avec toutefois certaines restrictions bien entendu. Cela ne peut se faire que pour le bien, avec respect et sans excès. Nous
avons trouvé à ce sujet un texte libre de droits qui explique très bien la position de l'Église à ce sujet. Nous le reproduisons ici provisoirement
et cela fera ensuite l'objet d'une page spécifique. (CIRCULAIRE) LE THÉOLOGIEN : «Oui, l'Église permet de s'adresser à ces personnes particulières, mais avec une grande prudence et à certaines
conditions. Les sensitifs auxquels, on peut demander assistance doivent être des personnes qui mènent leurs expériences même
avec des techniques modernes, en s'inspirant de la foi. Si ces derniers sont des prêtres, c'est encore mieux. L'Église interdit
tous les contacts des fidèles avec ceux qui communiquent avec l'au-delà en pratiquant l'idolâtrie, l'évocation des morts, la
nécromancie, la superstition et l'ésotérisme. Toutes les pratiques occultes qui incitent à la négation de Dieu et des Sacrements ». Texte libre de droits SUITE DU DOSSIER
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SOMMAIRE - PRÉCÉDENTE
On a reçu les commentaires de mon frère en remontant les escaliers, ça se résumait à ceci : «Vous êtes fous, ne le faîtes pas !
Vous êtes tarés ! Pas dans le placard !»
Plus tard, nous étions trois à nous réunir, toujours «S» et un autre, «J» qui n'avait jamais pratiqué et qui y était autant incrédule qu'hostile. «J» a encore plus peur que
mon frère...
Il y est très attiré mais la crainte le freine à se joindre à nous, il sera simplement spectateur, et honnêtement vu ses réticences marquées, il méritait amplement d'être
félicité ne serait-ce par sa présence et sa tolérance.
«oui»
«Es-tu seul ici ?»
«non»
«Combien êtes-vous ?»
«deux»
«Vous vous trouvez dans le placard ?»
«oui»
(Inutile de vous préciser que la tension montait d'un cran, et pour plus
d'appréhension «S» demande plus de précision sur leur localisation :
«Êtes-vous à côté de nous ?»
«non»
«Au dessus ?»
«oui»
(à ce moment, on lève tous la tête, sans rien remarquer d'anormal.)
A notre grande surprise «J» demande si il peut ajouter son index sur le bord du verre, alors qu'il s'attendait à une approbation de notre part, le verre l'a fait à notre
place en se dirigeant sur «OUI».
Ce fut à mon tour d'avoir quelques inquiétudes pour «J», étant donné qu'il est novice et facilement impressionnable, je craignais la possibilité qu'il soit vulnérable face
aux intentions des esprits inférieurs. Ils sont probablement de cette nature car ils sont piégés à errer dans cet endroit, et n'ayant de ce fait pas encore eu accès à un
plan astral plus élevé les esprits inférieurs aspirent souvent à des actions basses et fallacieuses.
Je remets à «J» un chapelet qu'il garde précieusement, et qu'il ne m'a
d'ailleurs toujours pas rendu, même aujourd'hui ! Cela lui donne plus de confiance en lui car il croit en un apport de protection par le biais des objets de culte.
Ce qu'il ne sait pas et je me suis bien préservée de lui dire, c'est que ce peut être vu comme un blasphème étant donné que le spiritisme est un acte contre Dieu, si on en
croit les préventions chrétiennes
(*1). Mais tout le monde sait que Dieu n'abandonne pas ses enfants et que dans sa grande miséricorde il pardonne à qui
a des intentions bonnes, et «J» voulait bien faire !
«Comment vous appelez vous ?»
Le verre ne bougeait plus. Je réitère la demande de prénoms, et on obtient ceci :
«A-U-D-E»
et
«S-I-D-T»
Sidh ? ça ne veut rien dire ! On demande une confirmation :
«S-I-D-»
“Est-ce qu'il s'agit d'une abréviation, d'un surnom ?”
«OUI»
«Vous vous appelez Aude et Sidonie ?
«OUI»
«S» dit à «J» qu'il a le droit de parler, lui dit que ça ira... Je précise qu'il ne faut pas demander d'information sur la mort physique des entités, qui ne savent peut-être
pas qu'elles sont décédées...«S» propose de fermer la porte de la penderie, «J» est horrifié par cette idée et décide de sortir de la petite pièce. J'y étais également
réticente : déjà que l'endroit est étroit, si en plus on concentre nos flux vitaux servant à insuffler de l'énergie aux esprits pour leur permettre de déplacer le verre,
j'avais peur que s'il s'agissait d'ondes négatives leur entassement soit explosif...
«S» conclut que c'était effectivement une mauvaise idée, surtout avec une bougie. Puisque «J» était dans l'embrasure de l'arche qui donne sur le couloir, on décida de s'y
installer, devant les escaliers par souci de prudence.
«Esprit, es-tu là ?»
«oui»
«On vient de vous parler ?»
«non»
«Combien êtes-vous ?»
«un»
«Es-tu maléfique ?»
«non»
«Es-tu une fille ou un garçon ?»(Le verre se dirigea sur le chiffre 2...)
«tu es les deux ?»
«non»
«C'est la deuxième proposition qu'il faut prendre en compte ?»
«oui»Il s'agissait apparemment d'un garçon.
«Quel est ton prénom» ?(Nous n'obtenons aucune réaction.)
«Sais-tu comment tu te nommes ?
«oui»
«Tu refuses de nous le donner ?»
«oui»
«Pourquoi ?»
«I-N-T-E-R-D-I-T»
«Qui te l'interdit ?»
«P-A-R-E-N-T-S»
«Pourquoi te l'interdisent-ils ?»
«D-A-N-G-E-R-E-U-X»
Le verre indique le chiffre 5.
«J» est sceptique et demande comment un enfant de cet âge pourrait écrire sans faute d'orthographe.
On lui explique que lorsque l'âme a quitté le corps, celle-ci a accès à la connaissance. D'après Platon, le corps est le tombeau de l'âme qui empêche l'atteinte du savoir.
On réfléchissait un peu à tout ceci devant une vieille carte accrochée au mur sur laquelle la Russie porte encore le nom d'URSS.
Notes et remarques du CERPI :


« NE PARLEZ AVEC LE CIEL QUE SI LA FOI VOUS INSPIRE »
Le Père Gino Concetti, commentateur à « l'Ossevatore », parle de l'Au delà d'une manière nouvelle.
Cité du Vatican, Décembre 1996.
Pour l'Église catholique les contacts avec l'Au delà sont possibles et celui qui dialogue avec la monde des défunts ne
commet pas de péché s'il le fait sous l'inspiration de la foi.
C'est ce que soutient le Père Gino Concetti, frère de L'ordre des Franciscains Mineurs, un des théologiens les plus
compétents du Vatican et commentateur de l'Osservatore Romano, le quotidien officiel du Saint-Siège.
L'intervention du Père Concetti, publiée ces jours derniers dans un article paru dans ce prestigieux journal, est
très importante, car pour la première fois s'y trouvent manifestées des tendances nouvelles de l'Église au sujet du
paranormal, sur lequel, jusqu'alors, les autorités ecclésiastiques avaient formulé des avis nettement différents.
Pour en savoir plus, nous avons interrogé le théologien.
« Selon le catéchisme moderne » , répond aussitôt le Père Gino Concetti, « dieu permet à nos chers défunt qui vivent dans
la dimension ultra terrestre d'envoyer des messages pour nous guider en certains moments de notre vie. A la suite des
nouvelles, découvertes dans le domaine de la psychologie sur le paranormal, l'Église a décidé de ne
plus interdire les expériences de dialogue avec les trépassés, à condition qu'elles soient menées avec une sérieuse finalité
religieuse et scientifique ».
Voulez-vous nous expliquer cette nouvelle conception
théologique sur les communications avec l'au delà ?
« Tout part de la constatation que l'Église est un unique
organisme dont Jésus-Christ est le chef. Cet organisme est composé des vivants. C'est à dire aussi bien du peuple des
fidèles sur la terre que des trépassés, qu'ils soient les bienheureux et les saints qui sont dans la paix de l'esprit au
Paradis, que des âmes qui doivent expier leurs péchés au Purgatoire. Ces trois dimensions non seulement sont unies à
Jésus, mais le concept de la « communion des saints », sont unis ensemble. Ce qui signifie qu'une communication est possible.»
Selon la doctrine catholique, comment se produisent les contacts ?
« Les messages peuvent nous parvenir non pas à travers les paroles et les sons, c'est à dire avec les moyens normaux des
êtres humains, mais à travers des signes divers : par exemple par les songes, qui parfois sont prémonitoires, ou à travers des
impulsions spirituelles qui pénètrent dans notre esprit, Impulsions qui peuvent se transformer en visions et en concepts ».
Père Concetti, tout le monde peut il avoir ces perceptions ?
« Ceux qui captent le plus souvent ces phénomènes sont les personnes sensitives c'est à dire les personnes qui ont une
sensibilité supérieure à l'égard de ces signes ultra terrestres. Je veux parler des clairvoyants et des médiums. Mais les
personnes normales peuvent avoir certaines perceptions extraordinaires, un signe étrange, une illumination soudaine. A
la différence des personnes sensitives, elles peuvent rarement parvenir à interpréter ce qui se passe en elles et à intérieur d'elles-mêmes ».
Est ce que pour interpréter ces phénomènes l'Église leur permet de s'adresser à ces dits sensitifs et aux médiums ?
Avec quelles motivations un fidèle peut il entreprendre un dialogue avec les trépassés ?
Il est nécessaire de ne s'approcher du dialogue avec les défunts que dans des situations de grande nécessité. Quelqu'un qui a
perdu dans des circonstances tragiques son père ou sa mère ou son enfant ou bien son mari et ne se résigne à l'idée de la
disparition. Avoir un contact avec l'âme du cher défunt peut (déranger) un esprit bouleversé par le drame. On peut s'adresser
aux défunts si l'on a besoin de résoudre un grave problème de vie. Nos ancêtres, en général, nous aident et ne nous envoient
jamais de message qui portent atteinte ni à nous-mêmes ni à Dieu.
Quelles attitudes convient il d'éviter durant les contacts médiumniques ?
« Il ne faut pas jouer avec les âmes des trépassés. Il ne faut pas les évoquer pour des motifs futiles : pour obtenir par exemple un numéro du Loto.
Il convient aussi d'avoir un grand discernement à l'égard des signes de l'Au-delà et de ne pas trop les « empathiser ».
On risquerait de tomber dans la crédulité excessive la plus suspecte. Avant tout, il ne faut pas aborder le phénomène
de la médiumnité sans la force de la foi. On risquerait de perdre son équilibre psychique et de sombrer tout à fait dans la possession démoniaque.
Journal « Ansa » Nov 1996
Traduit de l'italien